La gestion concertée et durable des filières maraîchères urbaines
Dans le chapitre précédent, nous avons vu que, pour pérenniser les activités agricoles en ville, il est indispensable de les prendre en compte dans les politiques de développement urbain. En effet, le maintien de l’agriculture en ville ne s’inscrit pas « naturellement » dans les objectifs prioritaires des gestionnaires de la ville, qui visent plutôt le développement de l’habitat, objectif défavorable au maintien de l’agriculture dans l’espace urbain. C’est en faisant prévaloir les diverses fonctions de l’agriculture urbaine et sa contribution à des objectifs politiques — emploi et création de revenus, alimentation, coupures vertes et gestion des déchets —, que les gestionnaires politiques peuvent être amenés à protéger l’agriculture de la ville de sa substitution par le bâti ou, au moins, à accompagner ses déplacements par des mesures financières et réglementaires. Ainsi, les rapports de l’agriculture à la ville doivent être considérés à la fois en termes de fonctions productives ou matérielles (production d’aliments et de revenus) et dans leurs fonctions non productives, de gestion de l’environnement et du cadre de vie.
Dans les chapitres 3 et 4, nous prendrons surtout en compte les fonctions productives des deux sous-secteurs les plus représentés dans l’agriculture urbaine : le maraîchage et l’élevage. Une analyse centrée sur les fonctions productives nous permet de mieux apprécier la contribution de ces secteurs aux objectifs sociaux et économiques précédemment cités (alimentation, emploi) et de proposer des moyens d’amélioration de cette contribution. Par ailleurs, même lorsque les gestionnaires de la ville sont plus intéressés par les fonctions liées à l’environnement que par les fonctions socio-économiques de l’agriculture en ville, l’agriculture pour se maintenir doit faire la preuve de sa viabilité technique et économique, du moins lorsqu’elle est menée à des fins lucratives, comme c’est généralement le cas pour le maraîchage. Or cette viabilité est à la fois favorisée par un champ d’opportunités et menacée par un jeu de contraintes liées à la localisation en milieu urbain.
Pourquoi le maraîchage?
Dans les études menées en Afrique, le maraîchage apparaît comme la principale activité de l’agriculture urbaine. Cette situation tient à plusieurs facteurs :
– la proximité de la ville, qui entraîne une spécialisation des systèmes de production dans les cultures à haute valeur ajoutée ou périssables (voir le chapitre 1) ;
– les exigences variables en capital et en expertise de ces productions, qui les rendent accessibles à des populations aux ressources diverses — ces exigences sont faibles pour les légumes-feuilles, qui peuvent être cultivés près des maisons avec des ressources exclusivement locales, elles sont plus élevées pour des systèmes intensifiés à base de variétés importées ;
– les cycles courts des cultures maraîchères, moins de trois mois, qui sont adaptés au caractère précaire des activités en milieu urbain et au manque de ressources financières de certaines populations urbaines ;
– l’adéquation des légumes à l’alimentation en milieu urbain, où ils permettent de diversifier les régimes alimentaires ;
– les faibles exigences en capital de départ du commerce de légumes frais.
Ainsi, les cultures maraîchères apparaissent comme typiques du milieu urbain, en termes de production, de commercialisation et de consommation. Elles ont un fort impact sur l’emploi et l’alimentation en ville, en particulier pour les populations aux possibilités d’emploi limitées (femmes peu qualifiées, migrants), comme nous le verrons dans la partie sur les systèmes de production.
Quelques chiffres illustrent l’enjeu du développement du maraîchage en zone urbaine (Moustier, 1996). A Lusaka, près de 45 % des 648 ménages interrogés en 1992-1993 cultivaient des jardins (Drescher, 1994). Dans deux quartiers de Harare, les quatre cinquièmes des ménages interrogés tiraient une partie de leur alimentation de leur jardin (Drakakis-Smith, 1991). Dans les études de cas du Cirad, menées entre 1990 et 1995 dans quatre villes d’Afrique, le pourcentage de ménages impliqués dans la production de légumes variait de 10 % à Garoua à 50 % à Antananarivo (Moustier et David, 1997). Pour l’approvisionnement marchand, la part des jardins situés en ville et dans sa périphérie proche dans l’approvisionnement en légumes-feuilles était, pendant la même période, de 80 % pour Brazzaville, de 100 % pour Bangui et de 90 % pour Bissau et Antananarivo. Le reste de l’approvisionnement était assuré par train ou par camion à partir de zones plus éloignées (Moustier et David, 1997).
L’importance relative des flux de l’agriculture urbaine et de l’agriculture rurale diffère selon les saisons. C’est un aspect fondamental qui doit être pris en compte pour assurer l’approvisionnement régulier des consommateurs enjouant sur les complémentarités entre ces deux types d’agriculture (Moustier, 1996). A Bangui, comme à Bissau, la part des champs villageois dans l’approvisionnement en tomate passe de 40 % à 50 % entre la saison sèche et la saison des pluies (David, 1992 ; David et Moustier, 1993). L’accès à des terrains non inondables est plus aisé en milieu rural, d’où une possibilité de relais en saison des pluies. Pour Nouakchott, Margiotta (1997) indique également une complémentarité saisonnière entre agriculture urbaine et agriculture rurale, avec des flux en provenance du milieu rural qui restent beaucoup plus importants que ceux de l’agriculture urbaine (20 000 tonnes et 6 000 tonnes respectivement), mais une période d’approvisionnement plus longue pour l’agriculture urbaine que pour l’agriculture rurale (9 mois sur 12 au lieu de 3 mois sur 12). Ces études montrent en outre que les activités de maraîchage permettent d’y nourrir une famille toute l’année (mais seulement 4 mois à Bissau).
Pourquoi une approche par filière?
Nous commencerons par caractériser la demande en produits maraîchers et les filières de commercialisation. En effet, ces paramètres aval sont déterminants dans les choix des producteurs et dans leurs marges de manœuvre, en termes de produits cultivés, de niveau d’intensification et de motivation pour des pratiques moins polluantes. Les choix des producteurs s’expliquent également par des contraintes liées à l’environnement physique et par la diversité des motivations sociales et économiques des producteurs, qui seront analysées dans un deuxième temps.
Historiquement, le maraîchage s’est d’ailleurs développé avec l’évolution des besoins de consommation du milieu urbain, à la fois des populations locales et migrantes. Il est essentiel de comprendre les dynamiques de consommation et de marché pour appréhender les tendances d’avenir du maraîchage urbain, même si d’autres variables doivent être prises en compte (voir le chapitre 1). La capacité à développer les avantages comparatifs liés à la proximité des consommateurs urbains est un facteur décisif de la viabilité des exploitations périurbaines, même dans les pays développés, comme le montrent les expériences de cueillette à la ferme. Inversement, la méfiance des consommateurs vis-à-vis de la qualité sanitaire des productions urbaines peut être un facteur de rejet de l’agriculture loin de la ville (voir le chapitre 2).
Même les productions périurbaines, proches des marchés de consommation, font l’objet de critiques quant à leurs systèmes de commercialisation (inorganisés, inefficaces, spéculatifs), qui seraient à l’origine d’une faible rémunération des producteurs, de leur manque de motivation, voire du recours aux importations. Mais ces suppositions sont rarement étayées d’analysesrigoureuses sur la distribution des revenus, les facteurs de compétitivité entre productions locales et importations et les formes d’organisation endogènes.
Mis à part le cas des femmes cultivatrices des champs vivriers où sont produits des légumes indigènes comme le gombo ou, à l’autre extrême, celui des entrepreneurs capitalistes pluriactifs, qui combinent tout un portefeuille d’activités agricoles (maraîchage, élevage, pisciculture, arboriculture), le maraîchage commercial est typiquement le fait de citadins peu qualifiés, qui en tirent l’essentiel de leurs revenus, même s’ils peuvent les compléter par d’autres sources (activité du conjoint, petit commerce, etc.). Cette relative spécialisation correspond à la sélection de productions qui offrent des avantages comparatifs par rapport à celles des zones rurales, mais aussi au savoir-faire technique que requiert le maraîchage.
La fonction d’approvisionnement des villes ainsi que la relative spécialisation des acteurs justifient une approche par filière, qui devra toutefois prendre en compte des aspects plus transversaux dans la gestion des exploitations et de l’environnement. En effet, le maraîchage peut compléter d’autres spéculations dans l’exploitation ou d’autres activités dans le ménage. La diversification agricole et extra-agricole, par exemple l’association cultures vivrièresmaraîchage, maraîchage-élevage ou maraîchage-arboriculture, peut correspondre à des stratégies antirisque ou à des complémentarités en termes de fertilité (déchets animaux pour les jardins), de calendrier de travail (vivrier et maraîchage) ou de trésorerie (maraîchage en attendant la croissance du verger). De même, pour le marché, la vente de légumes peut être associée à celle d’autres produits alimentaires comme les fruits et les condiments.
Les spécificités des filières maraîchères
en zone urbaine
Le tableau 6 présente les atouts et les contraintes déterminées par le voisinage de la ville aux stades de la production et de la mise en marché.
Ces contraintes et ces atouts confèrent aux cultures maraîchères en zone urbaine des caractéristiques qui les différencient de celles des zones éloignées des villes. Les légumes les plus périssables, comme les légumes-feuilles, sont majoritairement fournis par les zones les plus proches des villes, à la différence des légumes secs comme l’oignon ou le haricot. Les systèmes de production urbains ont une forte valeur ajoutée à l’hectare et sont intensifiés (par rapport à l’eau et aux intrants). On y observe une forte différenciation en fonction de la taille des parcelles, du niveau d’intrants, du type de légumes et des sources de revenus extra-agricoles. Les producteurs spécialisés sont motivés par des revenus réguliers et cumulent les fonctions de production et de commerce.
Tableau 6. Atouts et contraintes du voisinage urbain, d’après Moustier et David (1997).
Les caractéristiques du milieu urbain posent de manière prégnante la question de la durabilité économique et écologique des systèmes maraîchers. Pour améliorer cette durabilité, il est nécessaire de s’interroger sur la diffusion de systèmes techniques reproductibles sur le plan économique et écologique (reproduction de la fertilité, gestion de la pression phytosanitaire, limitation des prélèvements en eau). Les formes de coordination et de concertation entre acteurs (producteurs, commerçants, fournisseurs d’intrants et de services, gestionnaires de la ville) peuvent également contribuer à limiter les risques pour la production et le marché. Dans ce chapitre, des méthodes de caractérisation de la consommation et de la commercialisation seront tout d’abord présentées, ainsi que les moyens d’améliorer le fonctionnement des filières. Le diagnostic des contraintes et les voies d’amélioration des systèmes de production feront l’objet d’une dernière partie dans un objectif de meilleur approvisionnement du marché et de plus grande durabilité écologique de l’agriculture urbaine.
La caractérisation des filières
Nous donnons ici des éléments de diagnostic de l’approvisionnement des consommateurs urbains en produits maraîchers (voir aussi Leplaideur, 1991 ; Moustier, 1995a, 1995b, 1999 ; Ofouémé-Berton, 1996 ; Moustier et al., 1997 ; Moumbélé et Torreilles, 1997 ; Moustier et Seck, 1999). L’efficacité de l’approvisionnement est considérée à partir de la satisfaction des consommateurs en termes de disponibilité, qualité et prix des produits.Ces résultats sont analysés en relation avec les stratégies et organisations identifiées dans les filières. Nous présentons d’abord des éléments méthodologiques sur le diagnostic de la consommation et des systèmes d’approvisionnement puis nous détaillons le fonctionnement et les résultats de l’observatoire économique des filières maraîchères à Brazzaville15.
Le diagnostic de la consommation
Le diagnostic de la consommation permet de préciser la place des légumes dans les pratiques de consommation et les déterminants des choix des consommateurs. Ces deux volets doivent s’appuyer sur des éléments de typologie des ménages et des produits.
Les typologies
• La typologie des ménages. D’un ménage à l’autre, la consommation varie selon différents facteurs socio-économiques (Bricas, 1998) : la taille du ménage ; le revenu ; les caractéristiques socioculturelles (le groupe ethnique ou la durée d’installation dans la ville sont parfois des bons indicateurs). Ce sont des indicateurs de différenciation indispensables pour une typologie des ménages.
• La typologie des produits. A partir d’une liste de légumes présents sur les marchés, on peut établir une typologie des produits selon les critères suivants :
– les légumes les plus importants dans les rations ou ceux pour lesquels les consommateurs souhaitent le plus une amélioration de l’approvision-nement ;
– les légumes qui fournissent le plus de revenus aux exploitations maraîchères.
La place des légumes dans la consommation
La place des légumes dans la consommation doit être analysée selon plusieurs critères : quantités, valeurs nutritionnelles, fréquences de consommation, dépenses occasionnées, mais aussi statut particulier des légumes dans les repas — des légumes peuvent être employés en faible quantité mais être indispensables aux sauces. L’importance dans la consommation peut d’autre part ne concerner qu’un groupe d’individus dans le ménage, par exemple les enfants.
Il est important de hiérarchiser les principaux légumes consommés, en termes de fréquences, de dépenses et de quantités. Généralement, ce classement met en évidence l’importance des légumes-feuilles, de l’oignon et de la tomate. La consommation des légumes de type tempéré, comme la
15. Au Congo, l’organisation non gouvernementale Agrisud-Agricongo, en partenariat avec le Cirad, a analysé les filières maraîchères à destination de Brazzaville depuis 1989. Ces filières ont fait l’objet d’un diagnostic approfondi et d’une quantification. Elles sont suivies par un observatoire économique permanent depuis 1995.laitue ou la carotte, est plus sensible au revenu du ménage. Ces informations sont parfois disponibles dans les enquêtes budget-consommation ou doivent être complétées par des enquêtes spécifiques sur un échantillon de ménages.
Les déterminants des choix des consommateurs
Les facteurs clés de choix des citadins en matière d’alimentation sont les suivants (Bricas, 1998) : le prix par rapport au budget alimentaire du ménage ; la disponibilité régulière du produit ; les caractéristiques qualitatives du produit.
Les variations de prix et la consommation
Les prix des légumes font l’objet de très fortes variations saisonnières. Il est important de connaître les réactions des consommateurs à ces variations. S’ils y sont très sensibles et réduisent fortement les quantités consommées, une action de développement de l’offre en légumes permet un bon écoulement des produits par les producteurs et les commerçants et une amélioration du bien-être du consommateur. Pour analyser la variation de la consommation par rapport aux prix, on peut suivre son évolution pendant deux périodes de l’année, l’une de prix élevés et l’autre de prix bas. Cette étude peut être complétée par le suivi des quantités consommées à chacune des périodes considérées. Le problème qui se pose est que tous les légumes ne sont pas disponibles en même temps, d’où l’intérêt de limiter le suivi à quelques légumes pour l’analyse. Cette étude doit permettre de connaître :
– la sensibilité des consommateurs aux variations de prix et donc, les effets escomptés d’actions permettant d’abaisser les prix à certaines saisons, pour certains produits ;
– les stratégies de report d’un légume à l’autre selon les disponibilités respectives, qui peuvent conduire à favoriser la diversité des espèces disponibles sur les marchés.
L’analyse repose sur un suivi des prix effectué sur des points de vente au détail représentatifs de leur diversité, à une fréquence rapprochée, au moins mensuelle. Il faut rappeler ici les difficultés et les dangers des enquêtes sur les prix : un prix n’a de sens que s’il est bien spécifié dans le temps et dans l’espace (type de marché), pour un produit défini en terme de qualité et une quantité précise. Si l’on dispose de données sur une longue période — par exemple les quantités consommées et les prix, relevés chaque mois pendant trois ans pour un échantillon représentatif de ménages —, on pourra procéder à une analyse économétrique de l’élasticité-prix de la consommation.
La disponibilité régulière sur le marché
La gastronomie africaine intègre surtout des produits que la ménagère est à peu près sûre de trouver à tout moment sur le marché. Les produits disponiblesde manière épisodique — par exemple certains légumes de type européen comme la courgette ou le concombre — ne sont pas encore entrés dans les habitudes de préparation des couches aux revenus faibles ou moyens. On constate ainsi une fidélisation des pratiques de consommation autour des légumes les plus régulièrement disponibles et ce, plus particulièrement dans les ménages à budgets tendus. Le cas extrême de la sécurisation de l’approvisionnement est l’autoproduction : des légumes condimentaires, comme le gombo, peuvent être cultivés à proximité des maisons. En ville, cette option est cependant limitée par la pression foncière.
La qualité des produits
Les composantes de la qualité sont multiples. On distingue les caractéristiques intrinsèques du produit — caractéristiques physiques (grosseur, couleur, niveau de maturité, présentation, aptitude à la conservation), organoleptiques, hygiéniques — et les caractéristiques de réputation — une ménagère peut déduire qu’un produit est de qualité (par exemple gustative) s’il est commercialisé par une vendeuse d’une certaine ethnie ou qu’elle connaît depuis longtemps. L’explication des préférences de qualité pose un problème délicat. A partir de quel moment un consommateur distingue-t-il deux produits? Ou encore, jusqu’à quel point un produit peut se substituer à un autre?
Ces niveaux de différenciation sont généralement assez poussés. Par exemple, on ne peut pas traiter sur le même plan — en terme de fréquence d’achat, de type de préparation, etc. — une petite tomate locale bien mûre, utilisée cuite pour la sauce, et une grosse tomate de type hollandais, utilisée crue pour la salade. Il est important d’obtenir une liste des légumes présents sur les marchés urbains et d’interroger les consommateurs sur leurs préférences selon un certain nombre de critères préalablement établis pour chaque légume (grosseur, couleur, degré de maturité, etc.). On demandera également au consommateur s’il juge le produit sain pour la santé et s’il y a un lien entre l’origine du produit et sa qualité.
Le diagnostic des systèmes d’approvisionnement
Le repérage des flux
Le repérage des flux vise à déterminer l’origine des produits approvisionnant les consommateurs finaux (lieux de production locale, origine des produits importés) et à reconstituer les flux entre lieux de production et lieux de consommation. Le repérage doit aboutir à localiser sur une carte des lieux de production et de vente en gros et au détail ainsi que des infrastructures de stockage et de transformation et des voies de communication. On trace lesflux des produits entre ces différents espaces, en distinguant les flux d’origine urbaine, périurbaine, rurale, régionale et internationale.
La connaissance des flux marchands permet d’analyser la place particulière de l’agriculture urbaine dans l’approvisionnement de la ville, en complément d’autres sources d’approvisionnement comme l’agriculture rurale et les importations (Moustier, 1999b).
Pour estimer le poids relatif des différentes origines dans l’approvisionnement des consommateurs urbains, on utilise un indicateur indirect, le pourcentage de détaillantes commercialisant les produits de différentes origines. En effet, tous les produits commercialisés de l’agriculture urbaine passent par un stade de vente au détail alors que le stade de vente en gros n’est pas systématique. Par ailleurs, les détaillantes connaissent généralement la zone de production des produits commercialisés. Ces données sont obtenues par enquête sur un échantillon représentatif de détaillantes, interrogées à différentes périodes de l’année pour prendre en compte les variations saisonnières.
La part de jardins situés dans la ville et dans sa périphérie proche dans l’approvisionnement en légumes feuilles est de 80 % pour Brazzaville, de 100 % pour Bangui et de 90 % pour Bissau et Antananarivo. Le reste de l’approvisionnement est assuré par train ou par camion pour des zones plus éloignées (Moustier et David, 1997). Pour les autres légumes, les zones rurales jouent un rôle important dans l’approvisionnement, même pour un produit périssable comme la tomate. La part des champs villageois, situés à plus de 50 km du centre urbain, dans l’approvisionnement en tomate est de 80 % à Brazzaville, de 60 % à Bangui et de 50 % à Bissau (ces pourcentages concernent à la fois la tomate sauce et la tomate européenne). Mais la part de l’agriculture urbaine augmente en saison sèche du fait d’un recours à l’irrigation, alors que l’agriculture rurale est surtout pluviale.
Le graphe des filières permet de repérer les intermédiaires entre la production et la consommation et leurs différentes fonctions : collecte, regroupement, transport, stockage et redistribution (figure 2).
Figure 2. Exemple de la filière des légumes-feuilles à Brazzaville.
La description des marchés
Les marchés sont les lieux d’échange les plus caractéristiques. Cependant, beaucoup de transactions sont réalisées en dehors des places de marché : directement sur les lieux de production, dans les entrepôts, près des gares, aux points de stationnement des camions. On peut classer les marchés selon la régularité des transactions : les marchés spontanés, les marchés périodiques, les marchés permanents. On peut aussi les classer selon la place qu’ils occupent dans la chaîne d’approvisionnement :
– les marchés de détail sont les lieux d’approvisionnement des consommateurs. On distingue les marchés de détail selon la nature de la clientèle (marché populaire ou marché à clientèle aisée) dans la mesure où l’assortiment des produits disponibles, leur qualité et leur prix sont intimement liés au pouvoir d’achat des consommateurs qui s’y approvisionnent ;
– les marchés de gros sont les lieux de transactions des producteurs-grossistes et des grossistes-détaillants. On distingue les marchés de production (transactions producteurs-grossistes dominantes), les carreaux (transactions producteurs-détaillants), les marchés de redistribution (transactions grossistes collecteurs-grossistes-distributeurs ou grossistes-détaillants).
Les stratégies des commerçants
Le bon fonctionnement des filières repose sur la souplesse des échanges. Les acteurs « commerçants » y jouent un rôle clé. C’est pourquoi le diagnostic des systèmes d’approvisionnement doit s’intéresser aux stratégies des commerçants, notamment aux stratégies d’approvisionnement (choix des réseaux en amont) et aux stratégies de vente (choix des réseaux en aval). Ces stratégies concernent les choix des commerçants dans l’exercice de leurs activités, c’est-à-dire principalement le choix des produits, le choix des quantités commercialisées, les prix d’achat et de revente, les lieux d’achat et de revente, la nature des fournisseurs.
Il est important de connaître les critères de choix des fournisseurs par les commerçants, tout particulièrement lorsqu’ils s’adressent à des fournisseurs de produits importés pour savoir comment augmenter la part de marché des productions locales. Ces critères peuvent être les suivants :
– le lien de parenté ou la connaissance de longue date, qui établit une relation de confiance et garantit la régularité de l’approvisionnement et la qualité des produits ;
– les prix avantageux par rapport à d’autres sources ;
– une qualité supérieure, par exemple une durée de conservation plus longue ;
– la possibilité d’acheter les quantités nécessaires ;
– des conditions de paiement avantageuses (paiement différé, crédit) ;
– la possibilité d’acheter d’autres produits que les légumes.Il est fréquent que les commerçants, faute d’autres sources de revenus que la vente des légumes, adoptent des stratégies antirisque, par exemple :
– la diversification des produits commercialisés ;
– le choix des produits dont l’approvisionnement et l’écoulement sont les plus sûrs ;
– la limitation du fonds de roulement et du capital investi ;
– le stockage ou la transformation des produits.
Les stratégies des commerçants visent à satisfaire leurs intérêts. Ces intérêts offrent à la fois des points de convergence et des points de divergence avec ceux des autres acteurs de la filière, comme les producteurs, en particulier du fait des tensions qui existent autour de la formation des prix.
La formation des prix et des revenus
La formation des prix des légumes entraîne celle des revenus dans les filières. Elle dépend étroitement des pouvoirs de négociation entre vendeurs et acheteurs, c’est-à-dire de la capacité relative des différents acteurs à obtenir des conditions avantageuses au cours d’une transaction commerciale. Ces conditions peuvent avoir trait au prix, aux quantités, à la qualité, au délai de paiement, au lieu et au moment de la transaction. D’une manière générale, plus les pouvoirs de négociation sont concentrés entre les mains de certains acteurs, plus les rémunérations sont inégalement réparties et moins les ajustements entre l’offre et la demande sont fluides. Aussi, lorsqu’un changement dans la consommation se produit, il est possible qu’il soit mal répercuté sur la production.
Dans les théories économiques dites néoclassiques, les pouvoirs de négociation sont équilibrés en situation de concurrence pure et parfaite. La réponse de la production à la demande est alors la plus rapide et la moins coûteuse. Cette situation suppose que soient réunies un certain nombre de conditions :
– l’atomicité du marché : aucun agent pris individuellement n’a de poids sur la formation des prix ;
– l’homogénéité du produit : tous les produits vendus ont les mêmes caractéristiques ;
– le libre accès au marché : tout agent nouveau peut vendre sans barrière à l’entrée ;
– la transparence du marché : une information parfaite existe pour tous les participants sur l’état de l’offre et de la demande et sur les prix.
Cependant, ces conditions idéales ne sont jamais réunies et sont difficiles à mettre en œuvre. Il est en particulier impossible d’obtenir une information juste sur l’état futur de la production et de la consommation. Les marchés africains sont tous en situation de concurrence imparfaite.Il est difficile de mesurer directement les pouvoirs de négociation mais il existe des indicateurs indirects :
– la distribution des moyens, par exemple, le commerçant ou le producteur peut exploiter le besoin de trésorerie de son partenaire. Celui-ci sera obligé de vendre ou d’acheter dans des conditions de marché défavorables alors qu’il aurait pu attendre un prix plus élevé si sa situation monétaire n’était pas tendue ;
– dans les filières des légumes, la distribution du capital « stockage » et « transport » est déterminante pour comprendre les pouvoirs de négociation ;
– dans les filières des produits stabilisés (oignon, pomme de terre et concentré de tomate), ce capital est typiquement concentré entre les mains des grossistes, qui sont les points clés de fixation des prix et volumes ;
– dans les filières de produits frais, c’est le maillon du transport qui est le plus déterminant. Dans l’agriculture périurbaine, où les légumes peuvent être distribués à pied, en bus et en taxi, les pouvoirs de capital « transport » et ceux de négociation sont assez équilibrés. En revanche, dans les zones rurales, un grossiste collecteur peut représenter un point de blocage des volumes et de la fixation des prix s’il contrôle le maillon du transport.
Les variations de prix dans le temps et dans l’espace reflètent l’état de l’offre et de la demande ainsi que la qualité de l’information des différents acheteurs et vendeurs sur cet état. Par exemple, un commerçant peut demander à un producteur de vendre ses produits à un prix plus bas que d’ordinaire en arguant du fait que les consommateurs réduisent leurs achats en raison de problèmes budgétaires. Pour conserver son revenu ou ne pas trop le voir baisser, le commerçant doit bénéficier d’un prix à l’achat minimal. Cependant, le producteur est parfois incapable de vérifier l’information sur la consommation que lui transmet le commerçant, à cause de difficultés de liaisons avec la ville ou de manque de temps. Le producteur n’ayant pu vérifier l’information, le commerçant peut alors exploiter ce défaut d’information en achetant des denrées à un prix minimal.
Les analyses économiques de la formation des prix et des revenus dans les filières doivent s’appuyer sur le suivi des comptes de résultats (charges-produits) des différents acteurs, à intervalle régulier pour tenir compte des variations saisonnières (Duruflé et al., 1995).
Les formes d’organisation dans les filières
Des formes d’organisation peuvent exister au sein d’un groupe professionnel : organisations de producteurs, de commerçants, de transporteurs. Elles peuvent aussi relier des acteurs de différentes professions, de manière plus ou moins large. On peut ainsi observer des contrats reliant un producteur à un commerçant ou des contrats à l’intérieur des comités de concertationinterprofessionnels regroupant l’ensemble des professionnels de la filière. Ces organisations sont des structures de coordination des décisions des agents. Cette coordination vise notamment à renforcer les pouvoirs de négociation vis-à-vis des partenaires (acheteurs, vendeurs, administrations), à mettre en commun les infrastructures pour réaliser des économies d’échelle et à échanger des informations. On trouve généralement deux formes d’organisation dans les filières maraîchères : les contrats d’achat et de vente et les structures de concertation entre producteurs.
Les contrats d’achat et de vente
Les acheteurs et les vendeurs sont souvent liés par des relations de longue durée, qui ont permis d’instaurer la confiance et d’établir des engagements réciproques. Ces engagements prennent différentes formes :
– la garantie de priorité d’achat ou de vente entre les partenaires du contrat, qui permet d’écouler plus rapidement un produit et limite les risques de mévente ;
– la fourniture d’intrants par le commerçant au producteur (cas du Sénégal) ou l’octroi par le producteur d’un délai de paiement au commerçant (cas de Brazzaville) ;
– la fourniture d’intrants par le commerçant au producteur dans le cas où le producteur serait limité en terme de trésorerie avant la campagne (cas du Sénégal).
Les structures de concertation entre producteurs
Il peut également exister des organisations de production et de mise en marché collectives. Mais ces expériences sont rares dans le secteur des légumes. Les conditions de production et de commercialisation étant très variables d’un producteur à l’autre et d’une période à l’autre, la gestion des approvisionnements et l’entente sur un prix d’achat commun sont particulièrement délicates pour une structure collective d’achat.
Les voies d’amélioration : l’observatoire économique
et les organisations professionnelles de Brazzaville
L’observatoire économique permanent de la filière des légumes à destination de Brazzaville vise principalement à réguler l’offre en produits maraîchers au cours de l’année. Le programme Filmar, qui a réalisé un diagnostic appliqué aux filières maraîchères de Brazzaville, a en effet mis en évidence les points suivants :
– la consommation en légumes est dominée par les légumes-feuilles ;
– les importations sont limitées à l’oignon et à la pomme de terre pour tous les types de marché, aux légumes d’introduction récente (chou, carotte, tomate couteau, etc.) pour les supermarchés et le marché du Plateau ;
– l’approvisionnement en légumes est assez régulier grâce aux jardins périurbains. Des reports de consommation sont possibles entre les légumes-feuilles abondants en saison des pluies, comme les feuilles de manioc, et les légumes-feuilles abondants en saison sèche, comme l’endive locale et l’amarante ;
– les filières des légumes-fruits locaux en provenance des villages se caractérisent par une forte fluctuation des prix, à l’échelle de la semaine. Cette situation est due aux calendriers de travail des agriculteurs villageois et aux problèmes d’information et de transport des producteurs situés dans les zones enclavées ;
– pour la filière des légumes de type européen, aucun groupe d’opérateurs locaux n’est jusqu’à présent parvenu à répondre à l’exigence de régularité et de qualité des supermarchés et du marché du Plateau. D’où la difficulté d’établir des contrats d’approvisionnement et le recours aux importations, ce qui renforce le caractère aléatoire des débouchés pour les producteurs locaux.
Les contraintes d’approvisionnement sont donc surtout liées à l’irrégularité de l’offre. L’objectif de l’observatoire économique est de repérer précisément les périodes de baisse de l’offre pour en informer les producteurs et de focaliser l’appui aux producteurs pendant ces périodes.
La collecte et la diffusion des informations
La collecte des informations est centrée sur un certain nombre d’indicateurs :
– les indicateurs d’offre des produits sur Brazzaville : les variations au cours de l’année des prix de gros et de détail peuvent être considérées comme des indicateurs de la variation de l’offre, le commerce des légumes à Brazzaville étant assez concurrentiel, de même que le nombre de détaillants vendant les différents légumes retenus ;
– les indicateurs d’origine des produits : pourcentage de détaillants vendant les légumes des différentes origines ;
– les indicateurs sur la consommation des ménages : les dépenses et les quantités consommées pour différents types de légume et leurs variations au cours de l’année ;
– les indicateurs sur les revenus des producteurs et des commerçants.
Les résultats de l’observatoire sont diffusés à deux types d’opérateurs : Agricongo et, d’une manière générale, les organismes pouvant intervenir dans le domaine du développement maraîcher pour mieux connaître les périodes de baisse de l’offre et ses facteurs explicatifs et apporter les solutions ; les professionnels de la filière, essentiellement les producteurs de légumes et les commerçants.Ces destinataires n’ont pas les mêmes exigences de rapidité de l’information, ce qui implique des modes de diffusion différents. L’information pour le premier type d’opérateur est transmise, tous les deux mois, grâce à un bulletin de quelques pages, qui fournit les informations de base sur l’état des filières sous forme de tableaux ou de graphiques et les commente (tendances des prix, quantité par origine, compte des agents de la filière, tendances de consommation) ; deux fois par an, par des rapports qui détaillent les informations sur la saison passée et, une fois par an, par un document de synthèse. L’information pour le deuxième type d’opérateur est diffusée lors d’une journée d’information, qui a lieu deux fois par an, au début de chaque saison, et qui permet aux producteurs et aux commerçants de se concerter pour approvisionner plus régulièrement le marché.
La concertation entre acteurs : les journées d’information
Les journées d’information réunissent des représentants des maraîchers de Brazzaville et des producteurs du bassin vivrier qui approvisionne Brazzaville, des commerçants, des consommateurs, des agents des services techniques et des organisations non gouvernementales.
Un travail préliminaire avec les acteurs de la filière est réalisé par les responsables de l’observatoire économique afin de recenser les thèmes importants qui seront développés au cours de la journée. En dehors de ces thèmes sont aussi présentés le bilan de la saison écoulée et la préparation de la saison à venir.
Lors des journées d’information, des discussions en groupe sont organisées en associant producteurs, commerçants, consommateurs et techniciens afin de favoriser les échanges d’expériences entre professionnels. A cette occasion, les commerçants expriment leur demande (disposer de tels légumes à une période donnée) et les producteurs signalent leurs contraintes. Avec l’appui des techniciens, ils proposent ensemble des solutions pour produire les légumes qui sont demandés sur le marché. La synthèse de chaque journée est reprise dans une fiche conseil, qui est rédigée par les responsables de l’observatoire économique et diffusée dans les zones de production et sur les principaux marchés de Brazzaville. Elle fait l’objet d’émissions à la radio rurale ou nationale.
L’optimisation des journées d’information se situe essentiellement sur trois plans :
– la représentativité des acteurs invités. Ils doivent avoir une légitimité vis-à-vis du groupe qu’ils représentent et une bonne connaissance de leur secteur d’activité ;
– la diffusion de l’information. Le faible nombre d’invités (une vingtaine de personnes par catégorie d’acteurs) et la diffusion restreinte par les médias(presse écrite, radio) ne permettent pas actuellement à l’information d’être disponible pour tous ;
– la création d’une interprofession. La quasi-inexistence de structures interprofessionnelles tant pour les producteurs que pour les commerçants ne leur donnent pas une forte représentativité vis-à-vis de leurs interlocuteurs institutionnels. De telles organisations amélioreraient la diffusion de l’information, renforceraient les pouvoirs de négociation dans les différents secteurs d’activité et permettraient de cofinancer les activités de l’observatoire économique.
Les systèmes de production
dans les filières maraîchères urbaines
L’agriculture urbaine sera considérée comme l’agriculture localisée dans la ville et sa périphérie, dont les produits sont destinés à la ville et pour laquelle il existe une alternative entre usage agricole et usage urbain non agricole des ressources. Cette alternative suscite des concurrences, mais également des complémentarités entre ces usages (Moustier, 1999). L’analyse des systèmes de production se limitera aux systèmes urbains au sens large (intra et périurbain) pour des raisons de simplification. En effet, il n’est pas toujours facile de distinguer, sur la base de la localisation, le pôle urbain et le pôle périurbain.
Les principales contraintes de production
S’agissant des cultures maraîchères, les techniques et les résultats d’exploitation sont variables. Ils sont tributaires notamment des disponibilités en ressources naturelles (terres, eau), de la maîtrise de l’intensification des productions (accès aux intrants, au crédit) et des conditions de commercialisation.
L’accès au foncier
Les agriculteurs urbains cultivent pour la plupart des terrains sur lesquels ils n’ont pas de maîtrise foncière. L’accès au foncier est la contrainte majeure dans de nombreux pays (Congo, Cameroun, Guinée-Bissau. . .) et l’une des sources de différenciation des systèmes de production et des revenus. La culture choisie est généralement d’autant plus risquée que la surface foncière est élevée (légumes de type européen, légumes-feuilles traditionnels).
En ville, la pression de l’urbanisation tend à limiter les surfaces. A Brazzaville, plusieurs enquêtes montrent que 80 % des maraîchers urbainscultivent une surface inférieure à 700 m2 (Torreilles, 1989 ; Moustier, 1995c). A Bangui, la surface moyenne est estimée à 1 500 m2 (David, 1992). A Bissau, la surface moyenne par productrice est de 760 à 900 m2 (David et Moustier, 1993). A Madagascar, la moyenne de surface potentiellement cultivée (bas-fonds et tanety) de 3 000 exploitations maraîchères est de 700 m2 (Rakatoarisoa et al., 1994). A Dar es Salam, 10 000 producteurs exploitent chacun une surface moyenne de 500 m2 dans la ville (Jacobi et al., 2000). A Abidjan, la taille moyenne des parcelles est de 600 m2 (Yappi Affou, 1999). A Bhaktapur dans la vallée du Katmandou, la surface cultivée en légumes varie entre 3 000 et 5 000 m2 (Jansen et al., 1994). A Dakar, les maraîchers des Niayes exploitent une superficie comprise entre 1 000 m2 et 1 ha (De Bon et al., 1997 ; Mbaye et Moustier, 2000). Autour des principales villes burkinabés, Bobo-Dioulasso, Kadiogo, Koudougou, Bam et Yatenga, le maraîchage périurbain est pratiqué sur des petites surfaces de 200 à 1 000 m2 (Dupeloux et Ouatara, 1993). La protection de zones urbaines à vocation agricole constitue donc un enjeu important.
Le climat
Une différenciation climatique peut être établie selon la zone géographique : Afrique tropicalo-équatoriale (longue saison humide) et Afrique soudanosahélienne (longue saison sèche). La contrainte climatique majeure est la concentration et l’intensité des pluies pendant quatre à six mois de l’année. Ces pluies occasionnent des dégâts physiques (inondations, érosions, destruction des pépinières) et parasitaires (maladies fongiques et bactériennes particulièrement) importants (Moustier et Essang, 1996). Par ailleurs, en fin de saison sèche, les cultures et les pépinières souffrent du manque d’eau. Ces contraintes, qui empêchent une mise en valeur permanente des parcelles, peuvent être levées, d’une part, en ayant recours à l’irrigation, d’autre part, en utilisant des abris et un paillage en saison des pluies ou encore en choisissant, quand cela est possible, des terrains non inondables. Ces terrains sont plus disponibles en zone périurbaine qu’en ville. En saison sèche, seuls les cultivateurs de plein champ disposant de terrains près de cours d’eau ont recours à l’arrosage compte tenu de la force de travail qu’il requiert (rareté des équipements d’irrigation). Ces contraintes naturelles expliquent en grande partie la saisonnalité de l’approvisionnement urbain et la nature des légumes urbains.
L’Afrique tropicale se caractérise par une forte production de légumes-feuilles en plein champ pendant la saison des pluies, tandis que les jardins maraîchers de saison sèche avec une production de légumes tempérés (carottes, tomates, aubergines) sont caractéristiques de l’Afrique sahélienne.
L’accès aux intrants
Dans la quasi-totalité des pays étudiés, il n’existe pas de systèmes performants d’approvisionnement en intrants et en équipements maraîchers (semences améliorées, engrais, pesticides, petit matériel agricole). Nombreux sont les producteurs qui se plaignent de la cherté des intrants. L’approvisionnement est assuré principalement par l’intermédiaire de projets ou par des boutiques de vente d’autres produits (notamment les supermarchés) et ce, de manière discontinue (Jansen et al., 1994 ; Moustier et David, 1997 ; Kintomo et al., 1999). A Dakar, ce problème est fortement atténué par l’existence de sociétés spécialisées dans la production de semences et d’intrants et par un réseau de revendeurs spécialisés dans la fourniture de produits et de matériels agricoles.
La matière organique utilisée par le maraîchage urbain provient de divers types de déchets urbains (ordures ménagères, drêches de brasserie, déchets d’abattoirs, déchets halieutiques, coques d’arachide), du fumier des élevages périurbains (fientes de volailles, fèces des petits ruminants), des terreaux et des composts divers. Les activités de production, de collecte et de distribution de déchets organiques font vivre un grand nombre d’artisans. Outre les problèmes liés à la valorisation des ordures ménagères et des déchets industriels (triage, risques pour l’environnement et la santé humaine), les maraîchers sont confrontés à des problèmes de disponibilité (quantité, régularité) et de coût (transport) et à un manque d’information sur les doses et les mélanges nécessaires à un bon équilibre de la matière organique utilisée. La maîtrise de l’approvisionnement en intrants constitue l’un des facteurs clés de l’intensification.
La pression parasitaire
La pression parasitaire est une contrainte importante pour les maraîchers périurbains, particulièrement pendant la saison des pluies (Jansen et al., 1994 ; Moustier, 1995a ; Moustier, 1995b ; Moustier et Essang, 1996 ; Gockowski, 1999). Les maladies prédominent pendant la saison des pluies, alors qu’en saison sèche ce sont les insectes phytophages qui deviennent préoccupants. Certains parasites tendent à devenir endémiques (nématodes, teignes, viroses, cochenilles). L’intensité des dégâts occasionnés dépend largement de la capacité des maraîchers à maîtriser les techniques de lutte : les connaissances sur les méthodes de lutte, les ravageurs et les maladies sont généralement limitées.
La caractérisation des systèmes de culture
Les systèmes de cultures peuvent être caractérisés par les variables classiques que sont le calendrier cultural, les rotations culturales et l’itinéraire tech-nique, mais aussi et surtout par leur mode de gestion de la fertilité (jachère, crue, fumure organique, engrais minéral).
Le calendrier cultural
L’analyse du calendrier cultural, couplé au calendrier de trésorerie des producteurs, permet d’expliquer en partie les phénomènes de pénurie, tantôt en saison sèche (pour les légumes locaux), tantôt en saison humide (pour les légumes tempérés). Certaines adaptations du calendrier cultural répondent à la pression foncière par la répétition de cycles culturaux. On peut se reporter aux calendriers culturaux observés à Brazzaville, Bissau et Bangui.
A Bangui, sur les terrains de polyculture vivrière situés autour de la ville, pour des raisons avant tout alimentaires, le producteur combine sur son champ vivrier plusieurs cycles de manioc décalés dans le temps (David, 1992). Le cycle agricole commence en janvier, en saison sèche, par la défriche d’un hectare environ. Les terrains sont emblavés en légumes et maïs après les pluies de mars. Le bouturage du manioc a lieu en juillet-août. Le producteur associe trois variétés de manioc — une de six mois, une de dix mois et une d’un an — afin d’étaler les récoltes. Les feuilles des trois variétés sont vendues sur les marchés. La principale période de récolte des légumes va de mai à août. Les agriculteurs bénéficiant d’un terrain situé le long d’un cours d’eau cultivent des légumes en saison sèche, cette fois en monoculture. Aucun intrant n’est apporté aux cultures. En ville, les jardins urbains combinent toute une gamme de légumes selon la longueur de leur cycle, leur degré de risque à la production et à la vente. Les jardins sont toutefois dominés par la tomate et les légumes de type tempéré, qui représentent le tiers des planches. Les semences des légumes tempérés sont achetées alors que celles des légumes locaux sont produites par les maraîchers. Plus de 80 % d’entre eux utilisent des engrais, du fumier et des pesticides et arrosent systématiquement leurs planches, ce qui permet une culture de saison sèche. En saison des pluies, les cultures sont fortement exposées aux dégâts physiques et phytosanitaires liés aux précipitations.
A Bissau, la grande saison maraîchère se situe pendant la saison sèche (David et Moustier, 1993). Les maraîchères travaillent à leur jardin, aménagé aux marges de bas-fonds, d’octobre-novembre à avril-mai, soit six à sept mois. La surface moyenne cultivée est de 500 m2. Les premiers légumes cultivés sont le plus souvent des légumes locaux, du fait de leurs besoins en eau plus élevés et de leurs cycles plus courts — oseille de Guinée, gombo, aubergine amère, piment. Les légumes tempérés ne viennent qu’ensuite : tomate, oignon vert, laitue, chou pommé. Ces produits assurent une rentrée d’argent
Bilan de la mise en œuvre de l'Agenda 21 depuis Rio 1992 : Rapport de synthèse de la Côte D'Ivoire
Situation : Entre 4°30 et 10°30 de latitude Nord et 8°30 de longitude Ouest. La Cote d'Ivoire est un pays de l'Afrique de l'Ouest, de climat tropical et sub-équatorial au Sud et sub-soudanien au Nord. La Côte d'Ivoire fait frontière avec le Libéria, la Guinée, le Mali, le Burkina Faso, le Ghana.
Superficie : 322 463 km²
Population : 15,8 Millions d'habitants
Taux d'accroissement : 3.2%
Taux de croissance de la population urbaine : 5,8 % par an
Population urbaine : 6 Millions
Taux de croissance du PIB : -2,4 % en 2000 ; -0,9 % en 2001
CONVENTIONS INTERNATIONALES, TRAITÉS ET PROTOCOLES SIGNÉS ET/OU RATIFIÉS PAR LA COTE D'IVOIRE
La Côte d'Ivoire a ratifié les principales conventions internationales en matière de protection de l'environnement et des ressources naturelles. On notera en particulier :
- La convention de Ramsar du 02 Février 1971 relative aux zones humides ;
- Convention de Washington / CITES du 03 Mars 1973 sur le commerce international des espèces sauvages ;
- Convention Cadre sur le Changement climatique du 02 Mai 1992 ;
- Convention sur la diversité biologique du 05 Juin 1992 ;
- Convention de Paris du 17 Juin 1994 sur la Désertification (Janvier 1997) ;
- Convention de Vienne du 23 Mars 1985 pour la protection de la couche d'ozone ;
- Protocole de Montréal relatif à des subsatances appauvrissant la couche d'ozone du 16 Septembre 1987 ;
- Amendement au protocole de Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d'ozone du 29 Juin 1990 ;
- Convention de Bale du 22 Mars 1989 sur le controle des mouvements transfrontières des déchets dangereux et de leur élimination.
SOCIAL
L'objectif principal de la politique sociale du Gouvernement est la réduction de la pauvreté en faisant passer l'indice de pauvreté de 33,6 % en 1998 à 30 % en 2005, sur la base d'un seuil de pauvreté évalué à 162 800 F CFA par an, soit 446 F CFA par jour.
Les objectifs spécifiques du programme de lutte contre la pauvreté ciblent l'amélioration de la qualité et de l'accessibilité des services sociaux de base. Il s 'agit de :
- Assurer l'éducation pour tous en grandissant la gratuité de l'école primaire ;
- Assurer l'accès des populations aux soins de santé et promouvoir l'assurance-maladie universelle ;
- Améliorer et moderniser les infrastructures de base (hydraulique, assainissement, entretien routier, électrification, logement...) ;
- Réduire l'incidence du VIH/SIDA
ECONOMIE
Après de remarques performances de 1960 à 1980, l'économie ivoirienne a connu une crise de 1980 à 1993. La dévaluation du F CFA en 1994 a permis de renouer avec la croissance de 1994 à 1999. Le coup d'Etat de Décembre 1999 a entraîné un repli économique de -2,4 % en 2000 et -0,9 % en 2001. Pour l'année 2002 un taux de croissance de 3 % est escompté.
Le secteur agricole demeure le principal moteur de l'économie ivoirienne avec 28,5 % du PIB en 2000, près de la moitié des recettes d'exportation et les deux tiers de la main d'oeuvre. L'agriculture ivoirienne est dominée par des produits d'exportation tels que le cacao, le café, le coton, l'hévéa.
Le secteur secondaire qui a représenté 23,5 % du PIB contre 39,6 % pour le secteur tertiaire en 2000 repose essentiellement sur l'agro-industrie.
ENVIRONNEMENT
La Côte d'Ivoire a adopté en 1994, dans le sillage de la conférence de Rio "un livret blanc de l'environnement" suivi en 1995 d'un plan d'actions pour l'environnement (PNAE) structuré autour des 10 programmes suivants :
- Développement agricole durable ;
- Préservation de la Biodiversité
- Gestion des établissements humains ;
- Gestion de l'espace littoral ;
- Lutte contre les pollutions et autres nuisances ;
- Gestion intégrée de l'eau ;
- Amélioration de la gestion des ressources énergétiques ;
- Recherche, éducation, formation, sensibilisation ;
- Gestion intégrée et coordonnée de l'information environnementale ;
- Amélioration du cadre institutionnel.
Malgré quelques avancées sur certains de ces programmes, le PNAE n'a pas été globalement mis en oeuvre faute de support financier suffisant.
Les priorités actuelles en matière de protection de l'environnement portent sur :
- La préservation du couvert forestier ;
- La préservation de la biodiversité à travers la protection des parcs nationaux et des réserves naturelles de faune et de flore ;
- La gestion des déchets solides ;
- L'évacuation des eaux usées ;
- La lutte contre la pollution de l'air par les véhicules automobiles et les industries.
INSTITUTIONS
Votée en 1996, le Code de l'Environnement est le principal instrument juridique régissant la protection et la gestion des ressources environnementales en Côte d'Ivoire. Le Code de l'Environnement est soutenu par différents decrets, notamment ceux :
- Déterminant les règles applicables aux études d'impact environnementales ;
- Créant l'Agence Nationale de l'Environnementale ;
- Créant un Fonds National de l'Evironnement.
Une Commission Nationale de Développement Durable, qui sera un cadre de concertation de tous les secteurs et parties prenantes de la peotection de l'environnement est en cours de création.
GROUPES SOCIAUX/ACTEURS
L'implication des femmes, des jeunes, et des organisations de la société civile dans les activités liées au développement durable nécessite un programme soutenu de sensibilisation, d'information, d'éducation et de communication, qui représente un axe majeur des actions à développer par le Ministère de l'Environnement, en vue de faire de ces groupes des partenaires et des alliés. Les ONG doivent servir de relais et de leviers de mobilisation en particulier des femmes et des jeunes en vue d'actions citoyennes de renouement, d'assainissement, de nettoiement, d'économie d'énergie, d'embellissement du cadre de vie.
CONNAITRE LE PNDPIA
I-DEFINITION Le PNDPIA est un groupement d’interêt économique et social créé en Côte d’Ivoire. Le PNDPIA a été créé dans le but d’entréprendre avec les populations Ivoiriennes, des projets de développement local et de sécurité alimentaire. Le PNDPIA est le Programme National de Développement de Proximité et d’Independance Alimentaire. II-PRODUITS ET SERVICES
III-METHODE DE TRAVAIL L’organisme travail avec des partenaires au développement, les populations, l’Etat, les associations, les mutuelles, les mouvements, les coopératives, les autres organismes de développement et les entreprises. IV-COMPOSITION Le PNDPIA est composéde quatres (4) organes, à savoir :
V-FONCTIONNEMENT AG L’Assemblée Générale nomme le Directeur Exécutif du PNDPIA pour une durée de deux (02) années renouvélable au cours desquelles un rapport moral, financier et humain est fait. L’AG se réunit une fois chaque trimestre pour délibérer des ordres du jour présentés par le Directeur Exécutif. Des sessions extraordinaires sont prévues par les statuts. L’AG se compose de membres fondateurs, des cadres de l’organisme, des membres clés de la Direction Exécutif. Les fonctions à l’AG sont : Présidence de l’AG assurée par le Directeur Exécutif ou tout autre membre dûme nommé par le Directeur Exécutif par procuration, le Secrétariat de l’AG. AMA L’Assemblée des membres actfs se compose des organismes affliés au PNDPIA. Il a un rôle consultatif. Ses réunions sont présidées par un comité de trois (3) membres issus des organismes affiliés : un président de séance, un vice président de séance et un secrétaire de séance. Tous nommés par le Directeur Exécutif. ADP L’Assemblée des Partenaires regroupe tous les partenaires financiers, techniques du PNDPIA. Elle prend part aux exécutions de projets, à leurs financement et dispose d’une part des bénéfices qu’engendre les projets dont ses membres sont associés. Cette Assemblée est dirigée par un comité de trois (3) membres dont un membre de la Direction Exécutive, et Deux autre issus du rang des partenaires. DE La Direction Exécutive est dirigée par un directeur exécutif qui exécute les decisions de l’AG. La DE se compose de Directeur Exécutif, de Sous Directeur chargé du Développement de Proximité, de Sous Directeur chargé de l’autosufisance alimentaire, d’un Trésorier Principal, ainsi que d’un Trésorier assistant. Ce sont là les membres clés de la DE du PNDPIA.
VI-ADHESION Seuls des personnes morales ( Organisations, mutuelles, mouvement, association, ONG, ...) peuvent adhérer au PNDPIA. Pour être affilié au PNDPIA :
L’adhésion n’est soumise à aucun frais. La cotisation annuelle pour les organismes affiliés est de 100 000 FR CFA Les organismes affiliés sont associés à nos projets et recevront un financement que ceux à jour dans leurs cotisations. VII-DOMAINES D’INTERVENTION Santé, Agriculture, Eucation, Energie, Hydraulique, Urbanisation, Production animale, Activité Génératrice de Revéus (AGR).
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COTE D'IVOIRE : Réforme du cadre institutionnel de gestion intégrée des ressources en eau
L'importance des problèmes de l'eau en Côte d'Ivoire a conduit la Direction de l'Eau du Ministère des Infrastructures Economiques à proposer depuis plusieurs années une politique de gestion plus intégrée des ressources hydrauliques du pays.
Un Séminaire National a été organisé en septembre 1996, avec l'appui du Ministère français de la Coopération, par le nouveau Haut-Commissariat à l'Hydraulique, créé au début 1996, et a rassemblé 80 participants des différents Ministères impliqués dans la gestion des ressources hydrauliques, d'autres organismes spécialisés (SODECI), des milieux industriels et d'organismes bailleurs de fonds multilatéraux (Banque Mondiale) ou bilatéraux (Mission Française de Coopération).
La réflexion s'est organisée, à partir d'un rapport élaboré par l'Office International de l'Eau, qui proposait trois hypothèses :
-
la création d'une seule structure nationale de l'eau,
-
une gestion décentralisée, par bassin-versant,
-
une solution mixte avec une Agence Nationale de l'Eau, coexistant avec 3 Comités de Bassins décentralisés.
C'est cette dernière proposition qui, finalement, a été retenue par le Gouvernement Ivoirien.
C'est ainsi qu'un nouveau Code de l'Eau ivoirien a été voté par le Parlement le 23 décembre 1998 (Loi n°98 - 755). Celui-ci a notamment pour objectif d'aménager et de renforcer les fonctions qui sont actuellement insuffisamment ou pas du tout assurées, telles que :
* la connaissance des ressources en eau en quantité et qualité ;
* la coordination interministérielle ;
* la planification de l'ensemble du secteur dans un esprit de gestion intégrée ;
* la concertation avec les élus et les usagers ;
* la police des eaux (autorisations et déclarations des prises d'eau, des rejets, des ouvrages, contrôle du respect de la réglementation) ;
* la maîtrise d'ouvrage pour les aménagements d'intérêt commun ;
* la coopération internationale pour la gestion des cours d'eau transfrontaliers.
Un système d'incitation économique doit être instauré avec la mise en place de redevances et d'aides.
La réforme vise à créer une Autorité Nationale de l'Eau, aux pouvoirs régaliens et une Agence Nationale de l'Eau, outil d'exécution de la politique de l'eau et dont les principales fonctions concerneront la mise en œuvre des programmes, la collecte des données relatives à la connaissance des ressources et des usages de l'eau, l'élaboration des documents de planification, la perception des redevances et la gestion des aides.
A l'issue de cette première étape, une assistance technique plus soutenue, financée par le Ministère français des Affaires Etrangères et réalisée par l'OIEau, a été demandée par la Partie ivoirienne sur différents thèmes prioritaires :
* La consolidation du schéma institutionnel (création de Comités de Bassin et de l'Agence de l'Eau) ;
* Un appui administratif et juridique pour la préparation des décrets d'application du Code de l'Eau ;
* L'étude d'un système de redevances pour la création d'un Fonds National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau. Cette étude économique est évidemment un élément clé de la mise en œuvre "durable" des réformes.
Source : Office International de l'Eau
COURS SUR LES INSTALLATION SOLAIRE PHOTOVOLTAIQUE
Électricité solaire photovoltaïque : Définition et théorie
Electricité solaire photovoltaïque : production de courant électrique grâce à l'énergie solaire
La lumière du soleil est l'énergie la mieux répartie sur terre, la ressource est illimitée. L'énergie solaire est disponible partout sur notre planète qui reçoit perpétuellement 7 000 fois l'énergie que l'humanité consomme. En région PACA chaque mètre carré reçoit en moyenne de 4 à 6 kWh par jour. L'exploitation de cette formidable énergie peut se faire grâce à la technologie photovoltaïque
Le solaire
Les bases théoriques du photovoltaïque furent posées par Albert Einstein, lorsqu'il reçut en 1921 son seul et unique prix Nobel pour son étude sur l'effet photoélectrique. De manière simplifiée, disons qu'Einstein a mis en évidence que la lumière pouvait émettre des électrons métalliques. L'effet photovoltaïque implique ainsi la création d'une tension au sein d'un semi-conducteur (généralement le silicium) grâce au mouvement des électrons, ce qui permet au courant de circuler.
Électricité photovoltaïque : principe de fonctionnement

Les premiers générateurs photovoltaïques furent implantés dans les satellites dans les années 70, qui depuis utilisent quasiment exclusivement cette énergie. En effet les modules spatiaux sont légers, à très haut rendement et doivent résister aux rayonnements, aux écarts de température extrêmes, au vide de l'espace, aux rayons...
En 1970, les premières applications terrestres alimentaient des circuits électroniques et émetteurs isolés. Cette application s'est progressivement généralisée depuis. Aujourd'hui près de 200 000 bouées, phares ou balises maritimes sont ainsi alimentés, sans alimentation de secours, comme toutes les autres solutions le nécessitent. Le photovoltaïque est un matériel de qualité professionnelle est et extrêmement fiable.
Depuis 1975, les pompages solaires se sont développés, en particulier dans les zones de désert. Début 1980, des maisons photovoltaïques et des électrifications rurales ont été faites. Ces électrifications ont pris de l'ampleur depuis 1990 et touchent en 2002 plus d'un million de maisons. A partir de 1995, des programmes de toits photovoltaïques raccordés au réseau ont été lancés au Japon et en Allemagne et se généralisent depuis 2001.
Seuls quelques composants seulement assurent la production d'énergie Pour fournir 230 volts de courant alternatif, nécessaires pour alimenter les appareils de la maison, très peu de composants seulement sont nécessaires :
- module photovoltaïque installé sur le toit pour la génération de courant continu,
- un onduleur pour la transformation du courant continu en courant alternatif de 230 volts.
Lorsque le courant produit doit être injecté dans le réseau de distribution public, un deuxième compteur, qui décompte l'énergie apportée au réseau public, doit être installé .
Par exemple, un système photovoltaïque de 1 000 Wc (1 kWc) produit environ 1 000 kWh par an, couvre une surface d'environ 10 m² et coûte, installation comprise, entre 5 000 € et 9 000 € en fonction du type de matériau utilisé, du degré d'intégration et de la taille du système.
Les besoins électriques d'une maison individuelle de 4 personnes, c'est à dire l'éclairage et autres usages, à l'exclusion du chauffage et de l'eau chaude sanitaire, représentent environ 2 500 kWh/an.
Un système photovoltaïque de 25 m² (2,5 kW) peut produire l'équivalent de cette consommation
Générateur photovoltaïque

Divers programmes de toits photovoltaïques raccordés au réseau sont lancés à travers le monde depuis dix ans et se généralisent aujourd'hui.
Un générateur photovoltaïque constitué de plusieurs panneaux est installé sur un toit ou une façade que l'on raccorde au réseau électrique existant. L'industriel ou le particulier vend l'énergie produite avec une garantie de rachat contractuelle de 20 ans.
Les panneaux solaires se substituent ou s'intègrent aisément à une couverture classique. Les toits photovoltaïques deviendront à terme l'installation standard et, équipant chaque bâtiment, contribueront à respecter le protocole de Kyoto et donneront un monde vivable aux prochaines générations.
Générateur photovoltaïque : information et conseil gratuit. Bati-depot.fr : vente de panneau solaire photovoltaïque, installation sur site par des professionnels certifiés.
Le panneau photovoltaïque standard

Si vous vous sentez concernés par le montant de votre facture d'électricité, mais aussi par les problèmes énergétiques de notre époque : réchauffement climatique, pollution..., vous avez certainement pensé à installer chez vous un panneau photovoltaïque, ou mieux une installation compléte. Vous avez envie de jouir d'un bon niveau de confort, de gagner de l'argent grâce à l'énergie solaire mais aussi de contribuer à la lutte contre les pollutions.
Nous vous proposons la vente et l'installation de panneau photovoltaïque intégré ou non aux bâtiments, afin de devenir producteur d'électricité ou tout simplement diminuer votre facture d'électricité. Le panneau photovoltaïque peut s'acheter en kit (dans le cadre d'une utilisation spécifique, pour alimenter un lieu isolé, pour transporter avec vous votre propre système d'énergie, ...) ou sur-mesure, pour équiper votre maison, une dépendance. Le panneau photovoltaïque s'intégre facilement sur votre toiture et requière un entretien minimum.
Pour optimiser au maximum votre panneau photovoltaïque, veillez à ce qu'il soit propre, orienté correctement, avec une inclinaison optimum. Lors de son installation, l'installateur sera à même placer votre panneau photovoltaïque au meilleur emplacement, en prenant soin de lui éviter les zones d'ombre intermitantes (cheminée, parabole, ...).
Le panneau solaire photovoltaïque est l'élément central d'un système photovoltaïque. Il n'y a pas si longtemps, les propriétaires de bâtiment équipé de systèmes photovoltaïques consommaient d'abord leur propre production afin de couvrir leurs besoins énergétiques et de ce fait de réduire ou d'éviter de recourir au réseau. Grâce à cette méthode, ils allégeaient leur facture d'électricité. Aujourd'hui, dans de nombreux pays, il est beaucoup plus intéressant économiquement d'injecter dans le réseau public sa propre production d'énergie et ainsi de réduire considérablement la durée d'amortissement du système photovoltaïque grâce à un tarif de rachat avantageux que propose EDF.
De l’énergie propre pour développer durablement l’Afrique
Seul un Africain sur quatre a accès à l’électricité. Pourtant, des possibilités techniques existent pour produire une énergie propre et renouvelable. Deux projets très concrets sont présentés lors de l’atelier consacré aux sources d’énergies de demain : une ferme éolienne implantée en Ethiopie – une première en Afrique sub-saharienne – et Africasol, programme d’électrification de l’Afrique sub-saharienne à partir de la concentration solaire, qui sera porté par un consortium à naître à Nice.
Malgré les ressources en pétrole et en gaz de plusieurs pays, en particulier ceux du Golfe de Guinée comme le Nigeria ou l’Angola, les deux plus grands producteurs d’Afrique subsaharienne, le continent souffre de pénuries d’électricité. Les pannes de courant sont chroniques et seul un Africain sur quatre a accès à l’électricité. La capacité de production installée globale des 48 pays d’Afrique sub-saharienne est de 68 gigawatts, c’est-à-dire pas plus que celle de l’Espagne. Dans un récent rapport intitulé Infrastructure africaine : une transformation impérative, la Banque mondiale a estimé que l’amélioration des infrastructures nécessite 93 milliards de dollars, dont près de la moitié sera nécessaire pour mettre à niveau la production d’électricité. L’Afrique tente donc, avec l’aide de partenaires étrangers publics et privés, de développer l’exploitation du pétrole, du gaz et du charbon ainsi que les énergies renouvelables comme le solaire, l’hydraulique ou le géothermique ne polluant pas l’atmosphère. Car l’Afrique, qui rejette elle-même très peu de CO2, est vulnérable à la pollution qui favorise les aléas climatiques.
Hydraulique : ce n’est pas possible partout
La promotion de nouvelles sources d’énergies renouvelables figure en bonne place dans les débats du sommet Afrique-France fin mai à Nice, qui y consacre un atelier de travail présidé par le ministre de l’Environnement Jean-Louis Borloo. Les principaux enjeux sont la sauvegarde de l’environnement, la mise en place d’un service public de l’énergie de qualité au service du développement et la possibilité de rendre accessible à l’ensemble des populations une énergie fiable au moindre coût. Des ministres et entrepreneurs africains ainsi que des chefs d’entreprise français travaillant avec les pays du Sud discuteront avec des acteurs multilatéraux comme la Banque mondiale ou la Banque africaine de développement, et institutionnels français comme l’Agence française de développement. Parmi les projets présentés figurent notamment la construction d’éoliennes en Ethiopie et la production d’énergie thermodynamique en Afrique, sachant que tous les pays africains ne disposent pas de ressources hydrauliques pour produire de l’électricité, méthode qui a eu jusque-là la préférence des entrepreneurs et de bailleurs de fonds comme la Banque mondiale.
L’éolien qui résiste aux vents violents
En matière d’éolien, une société française s’est imposée comme une référence de l’éolien de moyenne puissance grâce à une technologie originale d’éoliennes bipales rabattables en moins d’une heure, en cas d’alerte cyclonique ou de vents violents. Il s’agit du groupe Vergnet : il conçoit, fabrique, commercialise et installe des matériels innovants pour la production d’énergie éolienne et l’alimentation en eau des zones rurales dans des pays du Sud, notamment en Afrique. Historiquement tourné vers l’international, le groupe est implanté dans cinq régions du monde : France, Caraïbes, Pacifique, océan Indien et Afrique. Son P-DG Marc Vergnet est mondialement connu pour avoir conçu l’hydropompe Vergnet, équipant plus de 80 000 points d’eau qui alimentent en eau potable plus de 40 millions de personnes dans le monde.
La ferme éolienne d’Ashegoda sera la première centrale implantée en Ethiopie et en Afrique sub-saharienne. Située près de Mekele, dans la région du Tigré au Nord de l’Ethiopie, Ashegoda permettra de produire 400 GWH par an en évitant l’émission de 140 000 tonnes de CO2 et ce malgré un vent à 8,79 m/s.
Ingénieur en agronomie et en génie rural, Marc Vergnet constate que le développement ne peut se faire sans énergie. « Or l’énergie ne peut plus être produite à partir d’énergies fossiles, nous dit-il, d’autant que l’Afrique dispose d’énergies renouvelables immenses comme le solaire qui est encore cher, l’eau plus économique et ensuite l’éolien. Je pense que Nice sera l’occasion d’une prise de conscience par les chefs d’Etat des possibilités offertes dans ce domaine », ajoute-t-il. Il souligne aussi que sa technologue pour l’éolien moyen permet à certaines parties de l’Afrique de surmonter l’obstacle du vent particulièrement la zone située entre les parallèles passant au nord de Dakar et au sud de l’Angola.
Déjà 13 entreprises intéressées par le consortium Africasol
Autre projet important inscrit à l’ordre du jour du sommet, Africasol, destiné à produire de « la lumière propre à partir de la concentration solaire thermodynamique (CST) », véritable programme d’électrification de l’Afrique subsaharienne à partir de la concentration solaire. Conçu par Jules-Armand Aniambossou, ingénieur de l’Industrie et des Mines, diplômé de l’Ecole nationale d’administration (ENA) française et sous-préfet, de nationalité franço-béninoise, secrétaire général de Poweo, groupe privé de production d’électricité, le projet ambitionne de réunir un consortium d’entrepreneurs français et africains pour concrétiser Africasol. Bénéficiant du soutien d’entreprises comme GDF Suez – dont la Compagnie du vent est active dans le secteur des énergies renouvelables – et du Medef international mais aussi du président béninois Yayi Boni, au nom de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, la création de ce consortium devrait être signée à Nice. Quelque onze entreprises françaises et deux africaines ont déjà montré de l’intérêt pour en faire partie.
Concentrer, grâce à des miroirs, le rayonnement solaire direct et stocker la chaleur
Selon Jules-Armand Aniambossou, la CST est une technologie ancienne et l’histoire de son développement démontre que l’espérance de vie d’une centrale pourrait avoisiner celle des centrales nucléaires (40 ans), ce qui n’est pas le cas du photovoltaïque, qui accuse des baisses de rendement significatives avec le temps. De plus, le principe de la CST repose sur la concentration grâce à des miroirs du rayonnement solaire direct, afin de chauffer un fluide caloporteur à des températures de l’ordre du millier de degrés Celsius. Au contact d’eau, ce fluide génère de la vapeur entraînant des turbines productrices d’électricité. Une partie de la chaleur peut être stockée pendant le jour puis convertie en électricité après le coucher du soleil pour des usages ultérieurs. Ce que ne permet pas le système d’énergie photovoltaïque, qui n’offre pas la même possibilité de stockage de la chaleur mais dépend de l’ensoleillement.
« Il faut une impulsion politique mais aussi des projets « bancables » et rentables pour les entreprises, souligne M. Aniambossou. L’énergie solaire existe partout en Afrique, mais il faut la développer surtout en Afrique australe et occidentale et favoriser ainsi le développement et l’intégration régionale », ajoute-t-il. Selon lui, l’industrie solaire thermodynamique est surtout développée par les Américains, les Israéliens, les Allemands et les Espagnols alors que la France a des champions industriels capables de structurer une telle filière et de proposer des centrales en Afrique et dans le monde entier, pour produire sans polluer de l’électricité bon marché, centrales assorties de transferts de technologies et de formation. Enfin, souligne-t-il, « il faudrait aussi que chez nos amis africains les politiques d’électricité ne soient pas traitées seulement sur un plan national mais aussi régional et que les nouvelles filières mises sur pied avec l’aide de bailleurs de fonds étrangers profitent d’abord aux Africains sans objectif fixé d’avance d’exportation d’électricité ».
Développer des sources d'énergies renouvelables pour l'Afrique
La collaboration fructueuse entre les Pays-Bas et l'Allemagne intitulée Energising Development, ou EnDev, investit dans le développement de sources d'énergies renouvelables en Afrique en vue de garantir aux populations privées d'énergie un accès fiable à l'énergie durable.
Bien que l'Afrique dispose de vastes sources d'énergies fossiles et renouvelables, seuls vingt pour cent de la population du continent bénéficient d'un accès direct à l'électricité. Dans certaines zones rurales, quatre personnes sur cinq sont dépourvues de toute source d'énergie. L'accès aux services énergétiques est donc crucial pour lutter contre la pauvreté et atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement. L'initiative EnDev, qui a été lancée en 2004 dans le but d'approvisionner les pays en développement en énergies renouvelables, a déjà fourni un accès à l'électricité à 3,72 millions de personnes et soutenu 24 projets dans 21 pays. Le gouvernement néerlandais a désormais libéré 500 millions d'euros supplémentaires spécialement destinés à l'Afrique, dont 68 millions sont consacrés à des projets axés sur les énergies renouvelables en Afrique. Il entend offrir un accès fiable à l'énergie durable à au moins 2,5 millions d'Africains supplémentaires.
Une approche multidimensionnelle
EnDev accroîtra la disponibilité énergétique et l'accès à quatre types d'énergie. L'énergie nécessaire à la cuisine est essentielle. En Afrique, la majorité des aliments sont préparés au-dessus d'un feu ouvert. Cette solution est inefficace, contribue au réchauffement climatique et constitue un danger sanitaire et une source de pollution. Par conséquent, EnDev met en place des marchés autonomes qui offrent des cuisinières améliorées ou un accès à des combustibles de cuisson en Éthiopie, au Bénin, au Mali, au Kenya, au Sénégal et en Ouganda.
L'éclairage constitue la priorité suivante. Les plans dans ce domaine consistent à améliorer ou à installer des systèmes d'électrification rurale ou domestique au Bénin, en Éthiopie, au Mali, au Mozambique, en Ouganda et dans la région subsaharienne, qui s'appuient dans la mesure du possible sur des sources durables, telles que l'énergie solaire. Au Mali, EnDev a mis en place des stations de recharge photovoltaïque de batteries dans sept municipalités rurales, permettant ainsi aux ménages de recharger des batteries de voiture afin d'obtenir de l'énergie pour leur usage domestique. Bien que leur mise en place soit coûteuse, les stations de recharge fonctionnant à l'énergie solaire ont un intérêt sur le plan économique dans les régions éloignées, à faible revenu et dépourvues de sources d'énergie alternatives.
L'énergie joue également un rôle essentiel pour le développement d'une bonne infrastructure sociale, en fournissant de l'électricité aux hôpitaux, aux écoles et aux établissements communautaires. EnDev finance des projets pour améliorer l'approvisionnement en énergie de ces régions au Bénin, en Éthiopie, au Ghana, au Kenya et au Rwanda, entre autres.
Le dernier aspect auquel EnDev s'intéresse est la génération de revenus. Celle-ci s'appuie sur l'énergie, que ce soit pour faire tourner des moteurs pour procéder à la récolte ou pour fournir des machines à emballer aux usines. Les projets dans ce domaine, financés par EnDev, auront pour effet ultime de stimuler l'économie, d'accroître la stabilité et de réduire la pauvreté dans toute l'Afrique.
ELECTRIFICATION DE PROXIMITE
Le PNDPIA-GIE initie un vaste projet d'éclairage de villages et localités éloignées.
A cet effet, il informe toute personne, les cadres et autorités villageoises, les partenaires à se mobiliser pour le succès de ce projet qui permettra l'électrification de 153 villages .
Nous rerutons à cet effet, des apporteurs d'affaires dans ce domaine.
Pour tout information, appeler le +225 07229227 ou le +225 03308523
L'ENERGIE FUTURE
L'énergie Solaire Photovoltaïque
L'énergie solaire photovoltaïque : les filières, les marchés, les perspectives
1. Préambule sur l'énergie solaire photovoltaïque
L’énergie solaire est disponible partout sur terre. Notre planète reçoit 15 000 fois l’énergie consommée par l’humanité. Chaque mètre carré reçoit en moyenne 2 à 3 kWh par jour en Europe du Nord, 4 à 6 kWh par jour en région PACA et entre les tropiques. Les variations saisonnières été/hiver sont de l'ordre de 20 % entre les tropiques, mais sont d’un facteur x2,5 dans le nord de la France. L’exploitation de l'énergie solaire peut se faire grâce à la technologie photovoltaïque.
Un module photovoltaïque dit "panneau solaire" convertit entre 3 % et 30 % de l'énergie solaire qu'il reçoit en courant électrique continu. Les surfaces nécessaires à l'exploitation de l'énergie solaire sont abondantes puisque 5 % des déserts suffiraient pour alimenter la planète en énergie, mais la source (le soleil) n’est pas toujours disponible (nuit, nuages). Cette contrainte implique la possibilité de pouvoir stocker l'énergie ainsi transformée pour subvenir aux ruptures naturelles d'alimentation, maillon faible du système d'énergie solaire photovoltaïque, les systèmes actuels de stockage ne répondant pas à ce besoin.
Pour contrecarrer les problèmes de stockage, il est possible de raccorder toute installation solaire photovoltaïque eu réseau électrique général. La maison, immeuble ou toute construction diverse est alimentée par son toit équipé en panneaux solaires photovoltaïques, utilise l'énergie ainsi produite et vend son surplus de production d’énergie au réseau.
2. Historique du photovoltaïque
A partir de 1960, les premiers générateurs solaires photovoltaïques sont implantés sur les satellites, qui depuis utilisent quasiment exclusivement cette énergie. Les modules photovoltaïques spatiaux sont légers, à très haut rendement et résistent aux rayonnements spatiaux.
En 1970, les premières applications solaires photovoltaïques terrestres alimentent des émetteurs isolés. Cette application s’est progressivement généralisée. Près de 200 000 bouées, phares ou balises maritimes sont ainsi alimentés par un système solaire photovoltaïque, sans alimentation de secours (alors que toutes les autres solutions le nécessitent).
Début 1980, des maisons équipées en panneaux solaires photovoltaïques et des électrifications rurales sont réalisées. Ces électrifications se développent depuis 1990 et concernent en 2002 plus d’un million de maisons individuelles.
A partir de 1995, des programmes de toits photovoltaïques raccordés au réseau ont été lancés, au Japon et en Allemagne, et se généralisent depuis 2001.
3. tarifs de rachat de l'électricité photovoltaïque par EDF pour 2010
Bâtiments bénéficiant de la prime d'intégration :
Le bâtiment doit être clos, couvert et étanche. La prime d'intégration ne concerne que les bâtiments d'habitation, de santé et d'enseignement (construits depuis plus de 2 ans)
Tarif en vigueur : 0.58 € / kWh
Bâtiments agricoles, bureaux, commerces, entrepôts :
- Si le bâtiment est ancien (> 2 ans) Tarif en vigueur : 0.50 € / kWh
- Si le bâtiment est récent (< 2 ans) Tarif en vigueur : 0.42 € / kWh
Bâtiments ne bénéficiant que d'une « intégration au bâti simplifiée »
(Intégration qui n'assure pas toutes les fonctions décrites ci-dessus)
Tarif en vigueur : 0.42 € / kWh
Panneaux solaires posés au sol, centrale solaire au sol :
- Pour les régions les plus ensoleillées Tarif en vigueur : 0.314 € / kWh
- Pour les régions les moins ensoleillées (nord de la France) Tarif en vigueur : 0.377 € / kWh
4. Filières relatives au système photovoltaïque
4.1 Tous types de constructions
Un générateur photovoltaïque est installé sur le toit et raccordé au réseau électrique. L'industriel ou le particulier vend son surplus d’énergie solaire généré par une installation photovoltaïque au réseau.
Les programmes subventionnés réalisés ont eu pour objet le développement des équipements solaires photovoltaïques pour faire atteindre un stade industriel à cette filière et faire baisser les coûts de production.
4.2 Électrifier la planète grâce à l'énergie solaire photovoltaïque
Le photovoltaïque autonome peut être compétitif, voire sans concurrence, même si le plus grand marché potentiel, le tiers-monde, est difficilement solvable. Électrifier les pays en développement apparaît de plus en plus comme une priorité peu coûteuse à l’échelle mondiale en utilisant des générateurs photovoltaïques.
5. Les marchés de l'électricité photovoltaïque
Si les programmes destinés à l’électrification d’un tiers de la planète demeurent lents à se mettre en place, des aides considérables sont mises en place pour favoriser la diffusion de toits photovoltaïques :
- des subventions à l’investissement pour une installation solaire photovoltaïque
- un prix de rachat du kWh solaire garanti
- un système de bourse d’électricité verte
Le Japon, les Pays Bas et l’Allemagne ont été les précurseurs depuis 1995/2000. L’Espagne, l’Italie, les USA et la France les rejoignent en 2002. .
La France a mis en place des incitations très intéressantes :
- prix de rachat élevé du kWh à 0,60176 €
- subventions sur les installations photovoltaïques intégrées au bâtiment de 4,6 € ou 6,1 € par watt crête, soit près des ¾ du coût
- 50 % de crédit d'impôt pour une installation photovoltaïque agréée
6. Positionnement de l'énergie solaire photovoltaïque
6.1 Les points forts du solaire photovoltaïque
Les forces de l'énergie solaire photovoltaïque reposent sur des technologies microélectroniques, conservant une bonne marge de progrès et d’innovations.
Les modules photovoltaïques sont garantis pendant 25 ans par la plupart des constructeurs. La fiabilité du fonctionnement dépasse 99,9 %. Plus que le prix du kWh, c’est le coût de substitution du photovoltaïque à une autre solution qui est important. L'énergie photovoltaïque remplace la création d’un réseau électrique et restera moins cher en zone rurale qu'une mise en réseau. Le toit équipé en panneaux solaires photovoltaïques peut remplacer avantageusement une couverture classique.
L'énergie solaire photovoltaïque est sans concurrence pour fournir une faible énergie à la verticale même du besoin. Il faut donc répondre aux besoins individuellement et multiplier les générateurs solaires photovoltaïques.
6.2 Les points faibles d'un système solaire photovoltaïque
L'énergie solaire photovoltaïque représente encore peu de chose dans le bilan énergétique mondial. L’ensemble des modules solaires photovoltaïques existant produit autant d’énergie que 20 % d’une tranche nucléaire. Ce n’est notamment pas une solution significative pour répondre immédiatement aux besoins énergétiques et aux enjeux internationaux (passer de 15 à 21 % dans la production d’électricité entre 2002 et 2010).
Le stockage de l'énergie solaire est le maillon faible. La solution est d’allonger la durée de vie des batteries. C’est un objectif atteignable d'ici 2010. Le temps de retour énergétique de la batterie est un autre point faible. Le module rembourse en 2 à 4 ans l’énergie dépensée pour sa fabrication, soit en 1/10 de la durée de vie. En revanche, le temps de retour des batteries est de 2 à 4 ans, soit équivalent ou supérieur à la durée de vie de certaines batteries.
Les problèmes non techniques, l’adaptation aux usagers, les limites de fourniture d’énergie liées notamment à la météo et la modification des approches classiques, sont autant de facteur qui empêchent le développement de cette technologie. Seules des crises, pétrolières par exemple, accélèrent les adaptations nécessaires.
6.3 Un problème complexe : les mécanismes financiers
Les difficultés sont d’abord non techniques et concernent la mise en place des prêts et leur remboursement. Les formules permettant de financer une installation photovoltaïque sont variées : achat classique, banques vertes, coopératives, prépaiement par cartes ou compteurs, location du matériel ... mais les organismes de crédit connaissent encore mal ces produits et éprouvent souvent du mal à les financer.
7 . Perspectives de l'énergie solaire photovoltaïque
Les perspectives à long terme pourraient être vues comme sans limite :
- marché captif de 2,5 milliards d’habitants du tiers-monde, qui seront 4 milliards dans 40 ans.
- marché de toits photovoltaïques, qui pourraient devenir le toit standard à terme, équipant chaque nouvelle maison pour contribuer à respecter le protocole de Kyoto
Le rapport de l’EPIA du 3 mars 2002 (réalisé par les industriels du secteur) est parmi les plus optimistes. Les chiffres annoncés sont stupéfiants. Mais la réalité a parfois dépassé les prévisions dans le domaine des énergies renouvelables.
En 2020 :
- 20,7GWc d’installations photovoltaïques fonctionneront
- le photovoltaïque alimentera un milliard d’habitants dont 30 % des habitants africains.
- 2,3 millions d’emplois seront créés par cette industrie.
- l’investissement sera de 75 milliards d’euros par an.
- 82 millions d’habitants des pays développés dont 35 millions en Europe auront des installations photovoltaïques connectées au réseau
8. Conclusions
Le marché photovoltaïque est en expansion ; le contexte énergétique, politique et environnemental est très favorable, les applications et les innovations se multiplient, la ressource est quasi illimitée.
Le photovoltaïque a quatre handicaps surmontables à moyen terme :
- le stockage en application autonome avec la durée de vie des batteries
- le coût d'installation jumelée avec une consommation optimisée
- sa complexité administrative
- son besoin de financement
Il devrait être d’ici 20 ans une filière énergétique importante et pourrait à long terme dominer dans les pays en développement. Il est en effet imbattable :
- en terrain vierge, non électrifié, pour de puissances inférieures à 2 kW
- pour tout consommateur de moins 10 kWh/mois, même sur un réseau
- en Europe, le photovoltaïque sera un jour le toit standard
- pour 7 humains sur 10, le photovoltaïque sera un jour l’énergie standard
Synthèse de 1992 à 2004 des données recueillies par l'ADEME sur le marché photovoltaïque français et bilan régional détaillé du marché 2004
Les systèmes photovoltaïques utilisent l'énergie la mieux répartie dans le monde : la lumière du soleil. En France, actuellement, des milliers de systèmes photovoltaïques produisent de l'électricité pour des applications telles que l'électrification rurale, l'électrification en zone urbaine, le traitement de l'eau, les télétransmissions ou les équipements publics.
Ces réalisations ont mis en valeur les qualités de l'électricité solaire photovoltaïque. Sa fiabilité, son autonomie, son influence faible sur l'environnement, son coût souvent compétitif ont rendu son utilisation particulièrement fréquente sur des sites éloignés du réseau électrique, appelés aussi sites isolés.
La clef de votre succès
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La Côte d’Ivoire va explorer la voie de l’énergie nucléaire
mercredi 2 juin 2010 par Bertrand Gueu
La gestion concertée et durable des filières animales urbaines Préc.
Abdou Fall, Maty Ba Diao, Denis Bastianelli, Aimé Nianogo
Pour l’agriculture urbaine, l’élevage constitue souvent le secteur le mieux représenté après le maraîchage. Cette activité se maintient ou se développe dans les centres urbains ou à proximité, en se satisfaisant du peu d’espace disponible. Elle est marquée par une certaine évolution et par une situation multiforme des techniques, des spéculations et des structures d’exploitation. A côté des éleveurs traditionnels, on retrouve dans l’espace périurbain des citadins éduqués (commerçants, fonctionnaires), souvent porteurs de changements, disposant de capitaux qu’ils investissent dans l’agriculture.
Or, cette cohabitation entre l’élevage et la ville et les spécificités structurelles et fonctionnelles de l’élevage en milieu urbain posent de véritables questions de recherche-développement : importance économique de cette activité, rôle dans la constitution des revenus des familles urbaines et dans leur intégration sociale, productivité des animaux compte tenu des contraintes d’espace et d’un meilleur accès aux intrants et aux services de proximité, effets du confinement des animaux sur leur santé, notamment l’augmentation du risque parasitaire, effets de la promiscuité de l’homme et de l’animal sur la situation épidémiologique urbaine (zoonoses), impact de cet élevage dans l’environnement urbain avec la détermination d’indicateurs de nuisance et l’évaluation du rôle des animaux dans l’assainissement des villes et le transfert de fertilité vers les productions végétales.
La problématique est donc de gérer l’élevage urbain dans la concertation et la durée, pour qu’il approvisionne mieux les villes et procure un revenu régulier aux citadins qui le pratiquent, tout en préservant l’environnement. Cette problématique doit intégrer de manière interdisciplinaire les facteurs techniques, socio-économiques et écologiques (Moustier, 1999).
Ce chapitre vise à préparer les lecteurs à la pluralité des approches des filières animales et à la complexité des dynamiques qui s’y rattachent. Ilcomprend trois parties : définition des enjeux, impacts, contraintes et atouts de l’élevage en milieu urbain ; présentation et discussion des principaux outils utilisés dans l’analyse des systèmes et filières de production animale ; réflexion sur les voies d’amélioration de l’élevage en milieu urbain, en particulier les aspects orientés vers la recherche-développement.
Les enjeux et les impacts
du développement des productions
animales en zone urbaine
Les enjeux
Le développement des villes ne s’est pas accompagné de la marginalisation des activités d’élevage dans les espaces urbains et périurbains en Afrique de l’Ouest. Au contraire, on constate une expansion de l’élevage de bovins, d’ovins et de volailles en zone urbaine et périurbaine à la faveur de la croissance des villes. En effet, le développement des filières avicole et laitière autour des grandes villes africaines a été remarquable au cours des dernières décennies. L’urbanisation et les problèmes qu’elle pose pour l’entretien des animaux n’ont pas dissuadé les citadins des villes africaines d’élever des animaux dans leurs maisons, l’élevage des moutons à Dakar en est un exemple parfait. Cette dynamique reflète les multiples bénéfices liés aux filières animales urbaines, notamment la formation de revenus, la création d’emploi, l’approvisionnement des villes, la sécurité alimentaire et l’amélioration de l’environnement et du cadre de vie. Malgré cela, la légitimité urbaine de l’élevage reste encore à conquérir pour amener les gestionnaires politiques à prendre en compte les activités d’élevage dans la planification urbaine.
Les activités de production, de transformation et de commercialisation dans les filières d’élevage urbain offrent des possibilités d’emploi pour une part importante de la population en situation de chômage chronique et de ruraux en migration saisonnière. L’un des enjeux des productions animales urbaines est de fournir un revenu aux multiples acteurs qui interviennent dans ces filières, en particulier les pauvres des villes et des campagnes, qui peuvent grâce à ces activités assurer leurs moyens d’existence et leur bien-être social. Enfin, les filières animales urbaines intensives représentent une forme d’épargne lorsqu’elles sont menées à petite échelle. Elles constituent aussi une véritable opportunité d’investissement et de création de richesse pour certains opérateurs économiques des villes qui ont accumulé un capital financier dans d’autres secteurs économiques.Des quantités appréciables de produits alimentaires d’origine animale (viande, lait et dérivés, œufs) de haute valeur nutritive sont issues des filières animales urbaines. Ces produits sont destinés à l’autoconsommation chez les exploitants et à l’approvisionnement des villes. Les systèmes d’élevage urbain participent de manière significative à la satisfaction d’une demande accrue en produits d’origine animale déterminée par la forte croissance démographique, l’urbanisation accélérée et l’augmentation des revenus dans les villes.
La gestion des déchets constitue un sérieux défi pour les gestionnaires et les habitants des villes. L’assainissement des villes par la valorisation des déchets domestiques pour l’alimentation animale constitue avec les loisirs deux fonctions spécifiques de l’élevage qui participent à l’amélioration du cadre de vie dans les espaces urbains.
Les impacts
L’impact des filières animales urbaines peut être positif ou négatif. Dans le domaine des effets bénéfiques, outre les fonctions productives (formation de revenus, création d’emplois, sécurité alimentaire) et non productives (assainissement, loisirs) déjà mentionnées, les formes intensives de production animale dans les espaces urbains et périurbains sont plus efficientes en matière d’utilisation des ressources et plus productives que les productions rurales. Elles limitent ainsi la pression sur les ressources naturelles qui seraient nécessaires pour satisfaire la demande en produits animaux à partir des systèmes extensifs. De plus, ces systèmes intensifs, fondés sur une alimentation concentrée, sont moins polluants pour l’atmosphère car ils produisent moins de méthane que les systèmes extensifs utilisant plus de fourrages grossiers. Ils reposent souvent sur la production de fourrages, qui augmente la quantité de matière organique susceptible d’être recyclée pour maintenir et restaurer la fertilité des sols dans les espaces périurbains.
Les impacts négatifs de l’élevage urbain sont les plus visibles et suscitent souvent une perception défavorable de la part des habitants de la ville. Il s’agit essentiellement :
– des nuisances causées par les animaux (bruits, accidents) et leurs déjections (odeurs) ;
– la concentration des déchets animaux, qui polluent les eaux de surface et favorisent la contamination des eaux souterraines ;
– les risques sanitaires pour les producteurs et la population consommatrice de produits animaux potentiellement contaminés par des agents pathogènes (risque plus grand de zoonoses) ou par des métaux lourds ;
– la divagation des animaux, qui peut engendrer une dégradation des espaces verts dans les villes.
Les contraintes
• Le manque d’espace. Les filières animales urbaines se situent dans des espaces où elles sont en concurrence avec l’usage des terres pour l’habitat. La contrainte foncière qui caractérise ces espaces conduit à des systèmes de production fondés essentiellement sur le confinement des animaux dans des habitats exigus, favorables au développement d’une pathologie microbienne et parasitaire spécifique. Ce manque d’espace s’oppose aussi à la production fourragère indispensable à une production animale améliorée.
• Le coût de l’eau. Dans bien des cas — dans les Niayes de la zone de Dakar au Sénégal, par exemple — l’eau est devenue une denrée rare en raison de sa surexploitation et de la sécheresse, ce qui en fait un facteur de production relativement cher pour des activités agricoles.
• Le coût des intrants. La cherté des intrants (aliments, médicaments et autres produits vétérinaires) se traduit par des coûts de production élevés, qui affectent la rentabilité et la reproductibilité de certains élevages. Les fourrages valorisés dans les élevages urbains et périurbains proviennent essentiellement des zones rurales et les coûts de transport en font des facteurs de production peu accessibles. Une bonne partie des aliments concentrés est importée et les produits locaux susceptibles d’être valorisés dans les filières animales urbaines trouvent des possibilités d’exportation qui augmentent leur coût d’opportunité.
• La concurrence des produits importés. La contrainte majeure des filières animales urbaines est sa compétitivité par rapport aux importations (voir les encadrés p. 119) ; du fait de leur offre saisonnière, les produits provenant du milieu rural sont plutôt complémentaires de ceux des filières urbaines. Trois facteurs déterminent la compétitivité des produits : leurs coûts de production, leur qualité hygiénique, leur acceptabilité par les consommateurs. Les coûts élevés des facteurs de production essentiels (aliments, eau, intrants vétérinaires, équipements) et les mesures sur les importations font que les produits importés, comme le lait, sont relativement plus accessibles que les produits locaux. Ils bénéficient, de plus, de garanties hygiéniques, appréciées par les consommateurs.
• Les risques liés à l’utilisation des médicaments. En milieu urbain, les intrants vétérinaires sont distribués dans un contexte non normalisé, peu soucieux des risques pour la santé publique. Les règles d’utilisation des médicaments, en particulier les délais avant la consommation des produits, sont rarement respectées. La proximité entre les unités de production périurbaines et les marchés de consommation aggrave cette situation. Dans ce domaine, les produits ruraux sont considérés comme plus sains que les produits urbains.
Compétitivité des filières animales urbaines : le cas du lait au Sénégal
La fiscalité des produits laitiers importés a connu des évolutions importantes pour la filière. Tous les produits laitiers importés font l’objet d’une taxation douanière, qui contribue à hausser leur prix final. Ainsi, jusqu’en 1994, la principale taxe appliquée sur les produits laitiers était la valeur mercuriale ou la « mercuriale sociale », dont le montant variait avec le type de produit. Pour le lait en poudre, son montant était de 60 FCfa/kg. Elle a été supprimée en 1994 et remplacée par une taxe valeur facture Caf (coût assurance fret) de 29,6 %. Cette réforme de la fiscalité des produits laitiers a eu pour conséquence une augmentation de 14 % des frais de dédouanement et une hausse substantielle du prix final. Ce prix s’est aussi trouvé majoré, en 1994, du fait de la dévaluation du franc Cfa, ce qui semblait favorable à la production laitière locale. Cependant, depuis 1999, la tarification douanière a été modifiée suivant les dispositions arrêtées par l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine). Le système harmonisé mis en place distingue deux catégories d’acteur : les importateurs ordinaires (les particuliers) et les industries de transformation. Les premiers doivent s’acquitter d’une taxe de 26 % environ contre 5 % pour les industriels. Les produits laitiers issus de la transformation de la poudre de lait importée par les industriels de Dakar deviennent relativement moins chers que ceux provenant des fermes laitières de la zone de Dakar. En se référant aux avantages accordés aux producteurs européens dans le cadre de la Politique agricole commune, une taxe d’au moins 30 % devrait être appliquée sur tout produit laitier étranger importé pour une consommation finale afin d’augmenter directement la compétitivité du lait local.
Compétitivité des filières animales urbaines :
le cas des produits avicoles au Sénégal
Jusqu’en 1998, les prix relativement élevés des produits avicoles sur le marché sénégalais s’expliquaient par la protection tarifaire. Mais les droits de douane, qui étaient de 55 % avant avril 1998, sont passés à 30 % pour se stabiliser à 25 % en 1999 puis à 20 % en 2000. Pour le poulet de chair sénégalais, la concurrence internationale risque de rester très forte dans un contexte où les morceaux de découpe provenant des Etats-Unis, d’Europe et du Brésil sont très bon marché. (Cheikh Ly, Eismv, comm. pers.)
Les atouts de l’élevage urbain
Comme toutes les autres activités agricoles dans les espaces urbains, les filières animales présentent des avantages liés à leur proximité par rapport à la ville, notamment :
– des infrastructures routières favorables à l’accès aux intrants et à l’écoulement des produits vers un marché plus rémunérateur ;
– la proximité du marché, la facilité d’écoulement permettant de raccourcir le circuit de commercialisation (et donc d’augmenter les marges) ;
– un accès plus facile aux services d’appui (services vétérinaires, services de maintenance, crédit, formation, recherche) ;
– une meilleure disponibilité des intrants locaux ou importés ;
– un accès à l’électricité ;
– de meilleures possibilités de transformation.La localisation des activités de productions animales en zone intra ou périurbaine leur confère des avantages, mais présente aussi des inconvénients (tableau 8).
Tableau 8. Avantages et contraintes de l’élevage en milieux intra et périurbain.
La caractérisation des filières animales
Dans la phase de planification d’actions de recherche ou de développement sur l’agriculture urbaine, les responsables ont besoin d’informations sur les producteurs, leurs conditions de travail, leurs pratiques en matière de culture et d’élevage, les contraintes auxquelles ils doivent faire face ainsi que leur potentiel de développement. A cette fin, l’approche utilisée doit permettre de recueillir et d’analyser des informations, d’identifier les solutions applicables et de fixer les priorités de la recherche-développement. Les concepts de système de production ou de filière correspondent chacun à une échelle et à un niveau d’analyse particuliers au sein de l’approche systémique.
Les exploitations agricoles ne sont ni isolées les unes des autres, ni isolées de l’environnement socio-économique lié au type de produit qu’elles élaborent. Les modalités d’approvisionnement en intrants, les débouchés des produits, les éventuels concurrents industriels, les structures d’encadrement des exploitations, tout cela constitue un réseau, avec ses relations et ses flux. L’étude de filière permet de définir les contraintes et les atouts que les éleveurs doivent prendre en compte, ainsi que le champ des possibles. La caractérisation des systèmes de production permet d’analyser les possibilités de développement, ou de meilleure reproductibilité, des élevages et les conditions d’une meilleure adéquation entre les élevages et le reste de la filière.Dans ce chapitre, nous croisons donc deux démarches : une démarche verticale de type filière pour étudier les relations entre les différents acteurs autour d’un même produit (l’exemple de la filière avicole au Burkina sera analysé) et une démarche transversale d’analyse des systèmes de production.
Les concepts
Le concept de système d’élevage
La caractérisation de l’exploitation des animaux repose sur la description du système d’élevage. Ces deux termes définissent « l’ensemble des techniques et des pratiques mises en œuvre par une communauté pour exploiter dans un espace donné des ressources végétales par des animaux dans des conditions compatibles avec ses objectifs et avec les conditions du milieu » (Lhoste, 1986).
Le système d’élevage inclut donc les animaux (espèces, races, catégories), l’espace (hors sol ou non et sa gestion) et l’éleveur (motivations, stratégies, caractéristiques socio-économiques). Il s’intègre dans la notion plus large de système de production agricole.
Un système de production agricole est défini comme « un ensemble structuré de moyens de production (travail, terre, équipement) combinés entre eux pour assurer une production végétale et/ou animale en vue de satisfaire les objectifs et besoins de l’exploitant (ou du chef de l’unité de production) et de sa famille » (Jouve, 1992).
L’analyse des systèmes de production s’appuie fréquemment sur la typologie, définie comme « un groupement des systèmes de production qui ont un fonctionnement identique, c’est-à-dire une similitude d’objectifs, de stratégies et de facteurs limitants ».
La typologie des systèmes d’élevage urbain se fonde sur la description des exploitations à l’aide d’un certain nombre de critères, qui varient largement en fonction du système étudié mais peuvent se regrouper en quelques grandes catégories (voir l’encadré ci-dessous).
Typologie des systèmes d’élevage : critères de description
• L’exploitation
Caractéristiques structurelles de l’exploitation :
– surface, accès à l’eau, à l’électricité, utilisation de l’espace ;
– bâtiments, matériels d’élevage ;
– distance par rapport au marché ou aux axes de communication ;
– main-d’œuvre familiale et salariée.
Degré d’intégration de l’exploitation :
– le système de production est uniquement animal ;
– le système comprend des productions animales et végétales. Ces dernières sont déconnectées du point de vue technique mais peuvent être liées du point de vue du partage des ressources (en temps, en investissement) et des revenus ;
– le système comprend des productions animales et végétales. Celles-ci sont en interaction technique et économique : flux de matière et d’argent entre ces productions ; compétition ou complémentarité pour l’utilisation de l’espace, du capital, de la main-d’œuvre . . . les modalités de l’équilibre entre les productions peuvent être très variables ;
– il y a presque uniquement des végétaux, les productions animales sont très marginales.
Spécialisation des productions animales :
– il y a un seul type de productions animales ;
– il y a plusieurs types de productions, complémentaires ou en concurrence (pour les ressources).
• Les animaux
Ateliers de production animale :
– nombre d’ateliers ;
– types de production.
Caractéristiques des animaux :
– espèces, races ;
– effectif.
Conduite des animaux :
– systèmes d’alimentation, de conduite sanitaire ;
– pratiques d’achat, de vente.
• L’éleveur
Description socio-économique :
– âge, niveau d’études de l’éleveur ;
– famille : composition, activités ;
– origine : citadine ou rurale ;
– ethnie.
Activités :
– agricoles ;
– autres ;
– présence sur l’exploitation.
La typologie des systèmes d’élevage est un préalable à leur étude mais constitue rarement une fin en soi. Elle peut ensuite servir de base à des recherches plus poussées concernant le fonctionnement et les performances techniques et économiques des différents types identifiés, l’évolution des exploitations à partir des trajectoires observées, la pérennité des exploitations et les moyens d’action pour améliorer certains systèmes. Ce système de classification est illustré par l’étude de cas sur la typologie des élevages avicoles périurbains au Sénégal (p. 123). D’autres critères, le revenu par exemple, peuvent être utilisés pour caractériser la consommation en milieu urbain (voir les études de cas sur la consommation de viande, de lait et de produits laitiers, à Dakar, et sur la filière de production d’œufs, à Ouagadougou, p. 124-128).
La typologie des élevages avicoles
périurbains au Sénégal
L’exemple des élevages avicoles périurbains au Sénégal (Arbelot et al., 1997) illustre l’élaboration d’une typologie. La typologie est une étape importante dans l’analyse des systèmes de production. Elle doit permettre par la suite d’analyser le fonctionnement et les performances des différents types d’élevage, de choisir des modes d’intervention appropriés et de suivre les conséquences des interventions sur l’évolution des systèmes d’élevage.
La typologie des exploitations avicoles a été réalisée sur un échantillon de 174 élevages : 33 en zone intra-urbaine et 141 en zone périurbaine (exploitations le long des axes routiers partant de Dakar sur un rayon de 50 km). Les critères définis pour décrire les élevages sont indiqués dans le tableau 9. A partir de variables continues (âge de l’exploitation, surface), des classes ont été constituées de façon à avoir des effectifs de classe de même ordre de grandeur.
L’analyse factorielle des correspondances multiples et la classification hiérarchique ascendante sur les variables qualitatives ont permis d’identifier trois grands groupes d’aviculteurs, qui sont ensuite décrits sur la base de leurs caractéristiques communes (tableau 10).
Tableau 9. Définition des variables décrivant les élevages, d’après Arbelot et al. (1997).
Tableau 10. Caractéristiques des groupes d’aviculteurs et trajectoires, d’après Arbelot et al. (1997).
La consommation de viande à Dakar
L’objectif principal de cet exemple (Mankor, 1999) est d’étudier les facteurs qui influencent la demande en viande à Dakar. Il part de l’hypothèse que les revenus des consommateurs, les prix des produits, la pression urbaine et les préférences en fonction des usages jouent un rôle majeur dans la demande en viande.
L’étude s’appuie sur une enquête menée en deux temps. Dans un premier temps, des entretiens exploratoires (30 entretiens ouverts avec des ménagères et des groupes restreints aux points de vente) ont permis d’identifier les principaux types de viande consommée à Dakar, les canaux d’approvisionnement, les intervenants terminaux de la filière et leurs r ôles respectifs, les plats associés à la viande et les occasions dans lesquelles elle est consommée. Les informations recueillies à partir de ces entretiens ont servi de base à une enquête structurée auprès de 157 ménagères, choisies au hasard dans des quartiers représentatifs a priori de la diversité des situations socio-économiques. Cinq types de quartier ont été distingués
en fonction de la catégorie de logement : les quartiers résidentiels à hauts revenus ; les quartiers résidentiels à revenus intermédiaires ; les grands quartiers populaires à revenus très diversifiés ; les villages traditionnels ; les quartiers populaires défavorisés. Le bœuf est la viande la plus consommée en situation ordinaire (tableau 11). Par rapport aux autres viandes, elle est moins chère, plus facile à trouver, plus sûre sur le plan sanitaire, facile à partager, moins susceptible de perte à la cuisson, mieux adaptée aux nombreux convives. Le mouton est surtout destiné à la consommation individuelle hors du domicile, dans les restaurants, dibiterie et borom bol. C’est la viande préférée des consommateurs car elle est plus savou-reuse mais plus chère. Le poulet est privilégié pendant les fêtes de fin d’année, les fêtes chrétiennes, les week-ends et pour les réceptions.
Tableau 11. Fréquence (%) de la consommation de viande à Dakar selon le quartier, d’après Mankor (1999).
La consommation de lait et de produits laitiers à Dakar
Cette étude (El Ketrouci, 1993) sur la consommation du lait à Dakar a pour objectifs de saisir la manière dont sont perçus les différents types de lait (lait local et lait reconstitué), de connaître les préférences des consommateurs ainsi que les habitudes et les fréquences de consommation et de déterminer les quantités consommées. Les enquêtes ont été menées dans quatre quartiers, qui se distinguent par les revenus et l’habitat : Sacré-Cœur, quartier de grand standing ; Gueule-Tapée, quartier traditionnel avec des habitudes urbaines et un habitat diversifié (dur, baraque) ; Grand-Yoff, quartier semi-urbain, à l’habitat diversifié et à forte densité démographique ; Pikine, quartier à forte croissance démographique.
Le lait en poudre est largement consommé dans les trois quartiers populaires Gueule-Tapée, Pikine et Grand-Yoff (tableau 12). En revanche, à Sacré-Cœur, où les revenus sont plus élevés, les habitants consomment moins de poudre de lait et plus de lait frais et de produits laitiers comme le yaourt et le fromage. La consommation du lait caillé reconstitué est forte dans les quartiers populaires mais nulle à Sacré-Cœur.
Tableau 12. Pourcentage de ménages consommant tous les jours des produits laitiers, d’après El Ketrouci (1993).
La filière de production d’œufs à Ouagadougou
L’exemple de la filière de production d’œufs à Ouagadougou montre comment on peut aborder les différents aspects d’une filière de production animale en milieu urbain : description des maillons de la production (technotecture) et étude des acteurs sur le marché (mercatecture) et de leurs relations. L’approche choisie pour analyser la filière comprend une description des circuits (opérations techniques), des acteurs (typologie) et des échanges.
On identifie d’abord les fonctions existant dans la filière puis les acteurs, qui peuvent remplir plusieurs fonctions complémentaires (ou contradictoires!). On distingue trois types de producteur : les éleveurs petits et moyens, peu professionnels ; les éleveurs moyens, relativement professionnels ; les éleveurs moyens ou gros, professionnels. De même, on identifie plusieurs types de revendeur : les gros revendeurs ; les revendeurs moyens ; les supermarchés ; les détaillants et kiosques ; les éleveurs pratiquant la vente directe ; les vendeurs d’œufs bouillis. L’amont de la filière est plus simple dans la mesure où les fournisseurs d’intrants sont en situation de monopole ou d’oligopole. Les intrants vétérinaires et certains services sont assurés par une structure interprofessionnelle. La figure 3 présente les relations entre acteurs dans la filière des gros producteurs.
L’analyse socio-économique de la filière comprend trois volets :
– une analyse comptable : calcul des coûts de production et de commercialisation aux différents maillons et selon le type d’acteur (catégorie d’éleveur, catégorie de revendeur) puis étude de la répartition de la valeur ajoutée le long de la filière dans les différentes configurations de circuits de vente identifiées. Le tableau 13 donne une idée des coûts et des revenus par type d’exploitation ;
– une analyse de la situation actuelle en termes de rapports de force entre acteurs et éventuelles asymétries d’information ;
– une étude prospective de l’évolution de la filière : utilisation de statistiques, d’enquêtes (souhaits d’évolution).
Figure 3. Schéma de la filière avicole à Ouagadougou (Bastianelli, 1999).
Tableau 13. Coûts et revenus des différents types d’exploitation, d’après Bastianelli (1999).
On peut tirer de cette étude quelques conclusions générales. La demande en œufs est porteuse et ne crée pas de concurrence horizontale forte entre les producteurs. Le fait qu’il y ait relativement peu de revendeurs contribue à réguler le marché : la tromperie sur la qualité, qui pourrait apparaître sur un marché urbain peu réglementé, est inexistante car les vendeurs d’œufs de mauvaise qualité seraient rapidement identifiés et disqualifiés dans ce marché relativement fermé.
Il existe plusieurs types de producteur et de revendeur, et donc plusieurs souscircuits de commercialisation, avec une prédominance de gros producteurs — gros revendeur (assurance d’écoulement) et producteur moyen — et reven-
deurs moyens (maximisation du profit ou difficultés d’approvisionnement et d’écoulement), avec quelques opérateurs ayant des stratégies atypiques (intégration des deux maillons par la vente directe, par exemple). La figure 3 montre les liaisons qui peuvent exister entre les acteurs au sein de la filière des gros producteurs.
Le partage de la valeur ajoutée est relativement équitable, avec une bonne rémunération des producteurs, ce qui montre que le rapport de force leur est globalement favorable.
Pour analyser les rapports de force, l’hypothèse utilisée est celle qui s’attache au risque lié au caractère périssable du produit (risque de pertes) et, à l’opposé, à l’intérêt qu’il y a à prendre une part importante du marché (concurrence douce). Le caractère périssable des produits incite les acteurs à établir des relations de confiance entre production et commerce. Plus les volumes sont élevés, plus ces relations confinent au contrat implicite ou explicite car les risques sont importants.
Deux exploitations visitées (voir les encadrés ci-dessous) dans la zone périurbaine de Dakar illustrent bien la diversité des situations. La première est spécialisée dans la production laitière intensive, la seconde comprend des productions animales (lait, poulet de chair, volaille de loisir, mouton) et végétales (maraîchage et arboriculture fruitière). L’une des caractéristiques principales de l’élevage périurbain est la fourniture de produits à cycles courts : lait, œufs, viande de volailles et de petits ruminants. Ces filières font l’objet depuis quelques années de nombreuses initiatives privées ou publiques. Elles utilisent beaucoup d’intrants et sont très monétarisées. Elles participent à des degrés divers à l’approvisionnement de la ville de Dakar en produits animaux.
Une ferme spécialisée en production laitière
Localisée dans la communauté rurale de Sangalkam à 40 km de Dakar, la ferme a été créée en 1995 et occupe une superficie de 5 ha. Elle comptait à ses débuts une cinquantaine de vaches laitières de race Jersey importées du Danemark, à présent elle abrite 400 vaches élevées pour la production intensive de lait. Le propriétaire est un homme d’affaires engagé dans les activités commerciales, le transport et le transit, mais demeure passionné par l’élevage comme bon nombre de citadins. Les investissements, importants, ont permis de construire une exploitation moderne, d’acheter un noyau de femelles laitières de race exotique et d’acquérir le matériel d’élevage : salle de traite, tracteur, ensileuse, etc. Cette exploitation se caractérise par son ouverture à l’innovation technique. La ration alimentaire est composée d’une association d’ensilage de fourrages cultivés (maïs et sorgho), de sous-produits de l’industrie (mélasse, drêche de brasserie, tourteaux d’arachide et de palmiste, graines de coton), de céréales (maïs, sorgho) et de concentré minéral et vitaminé (CMV). La méthode de reproduction est l’insémination artificielle. Le suivi sanitaire est permanent et le planning de vaccination, respecté. L’une des activités connexes de la production est la commercialisation du lait sous le label Saloum Sowe. Mais le lait local subit fortement la concurrence du lait en poudre importé, d’où des difficultés de commercialisation, surtout pendant la saison sèche
froide, période de forte production et de relativement faible consommation. Cette situation pose le problème de la rentabilisation des investissements lourds face à un marché non maîtrisé. Le recyclage de capitaux provenant des autres activités du propriétaire permet de soutenir le secteur laitier. Les performances techniques observées sont cependant tout à fait louables. Il serait possible de les améliorer encore par une gestion plus rigoureuse de l’alimentation des laitières, une bonne stratégie de réforme des mâles et des femelles non productives et une meilleure valorisation du fumier produit actuellement en quantité importante et non utilisé. Une laiterie est en construction pour transformer le lait en produits plus stables tels que le lait caillé et le yaourt. L’étalement de la production est également un objectif majeur.
Une exploitation mixte horticulture-élevage
D’une superficie de 3 ha, la ferme est localisée à 35 km de Dakar, dans le village de Noflaye, où un certain nombre d’exploitations traditionnelles ont été déclassées et ont rejoint le foncier bâti. Le propriétaire est un grand commis de l’Etat, qui a consenti un investissement relativement important dans le domaine des infrastructures : bâtiments d’élevage, logements du personnel, château d’eau avec réseau d’irrigation au goutte-à-goutte, groupe de motopompes. Un groupe électrogène permet l’électrification du domaine. La diversification des activités agricoles caractérise cette ferme. L’élevage est composé de bovins laitiers (une dizaine de têtes de races Pakistanaise, Jersey, Métisse ou Gobra), de moutons, de volailles (quelques poulets de chair, pondeuses, poules locales, canards, dindes, oies). Les chevaux et les ânes servent au transport. L’essentiel des arbres fruitiers est constitué de manguiers, de mandariniers, d’avocatiers, de corossoliers, de cocotiers, de kolatiers et de palmiers. Le maraîchage est, en revanche, une activité très marginale avec un peu d’aubergine, de tomate et de fraise. Les interactions entre les différentes activités d’élevage et d’horticulture sont à sens unique. L’utilisation de la fumure organique (fientes de volaille et fèces de moutons et de vaches) est permanente pour l’horticulture. En revanche, l’élevage n’est pas intégré dans le système de production. La totalité de l’alimentation des animaux (sous-produits agricoles et agro-industriels) est d’origine extérieure. Cependant, ces productions sont complémentaires pour le revenu et pour l’occupation de l’espace dans l’exploitation.
Le concept de filière
Il existe de nombreuses définitions du concept de filière, utilisées par différents auteurs en fonction de leurs besoins ou de leur problématique. Quelle que soit cette définition, elle repose sur trois éléments constitutifs déterminants (Morvan, 1985) : un espace de technologies (succession de transformations), un espace de relations (ensemble de relations commerciales et financières), un espace de stratégies (ensemble d’actions économiques).
Les systèmes d’élevage sont consommateurs d’intrants (aliments, médicaments, matériels, semences) et leurs produits peuvent être transformés avant d’atteindre les consommateurs. Dans ce contexte, les comportements et les stratégies des agents économiques concernés par un même produit (éleveurs et leurs partenaires en amont ou en aval) interagissent nécessairement.Comme le suggère la définition ci-dessus, la filière va être analysée en termes techniques, d’une part, et économiques, d’autre part. L’enchaînement des techniques utilisées constitue la technotecture de la filière. Au sens large, on va s’intéresser à l’utilisation des intrants, aux opérations techniques de l’élevage (qui peuvent être regroupées chez un même opérateur) et à l’aval : abattage et élaboration des produits jusqu’au marché. L’identification et la description des agents de l’économie liée au circuit du produit constituent la mercatecture.
Le concept de filière est un outil qui permet d’identifier les modes de coordination des échanges, l’efficacité des formes d’organisation des marchés et leur durabilité. Le fait d’isoler les relations techniques et économiques liées à un produit permet d’étudier divers aspects, dont nous donnons quelques exemples.
• Les comptes des acteurs impliqués dans cette filière. On peut ainsi voir le bénéfice financier qu’ils tirent de leur participation à la filière. En agrégeant l’information sur les acteurs, on peut étudier la répartition de la valeur ajoutée le long de la filière, ce qui fournit des indications sur la position relative des acteurs. Dans le contexte des productions animales, les producteurs sont souvent dominés par les acteurs du marché, sauf dans certains cas particuliers de sous-production chronique (voir l’étude sur la filière de production d’œufs à Ouagadougou, p. 126) ou conjoncturelle (augmentation de la demande au moment des fêtes).
• Les relations entre les agents : existence de formes de contractualisation explicite ou implicite entre les producteurs et l’aval. Ces contrats méritent souvent d’être étudiés car ils montrent bien les jeux de pouvoir entre les acteurs. Les produits périssables sont particulièrement concernés par ce type de relations puisque les producteurs peuvent accepter des conditions économiquement peu favorables mais qui limitent le risque de perte de produits.
• L’accès à l’information sur la production et sur les marchés. Les relations de pouvoir sont souvent renforcées par une asymétrie d’information, qui favorise les acteurs ayant une bonne connaissance du marché.
On voit que toute une série d’éclairages complémentaires, relevant de plusieurs disciplines, se combinent pour parvenir à décrire les filières. Selon l’objectif des études, technique ou économique, le dosage de chacune de ces approches sera différent.
Les filières animales en milieu périurbain se caractérisent généralement :
– par un niveau élevé d’intrants, notamment alimentaires, aux coûts élevés, voire parfois par un accès difficile à certains intrants (fourrages, sous-produits exportés) ;
– par un faible niveau de transformation et de conditionnement des produits ;
– par la prédominance de circuits de commercialisation courts ; les opérateurs sont rarement en situation monopolistique (ou oligopolistique) pour la
collecte des produits auprès des producteurs comme cela peut être le cas en milieu rural ;
– par une relative segmentation du marché (voir les exemples du marché du lait et de la viande à Dakar, p. 124-126) ;
– par le caractère spéculatif des productions animales « professionnelles » ;
– par une faible compétitivité, dans certains cas, des produits locaux (notamment le lait et les poulets de chair) par rapport aux produits importés ;
– par un niveau de consommation de produits animaux généralement faible (voir les études sur la consommation de viande et de lait à Dakar, p. 124-126).
Le contrôle des performances zootechniques
des élevages urbains et périurbains
L’analyse zootechnique des élevages n’est qu’une partie de l’analyse des systèmes d’élevage. Elle repose sur une évaluation chiffrée des performances du troupeau, qui permet de juger leur niveau par rapport à d’autres référentiels disponibles. Elle s’intéresse aussi aux effets des facteurs de variation des performances en vue de formuler des solutions pour leur amélioration. L’analyse zootechnique repose sur la définition, la mesure et l’interprétation de plusieurs variables.
Les principales variables zootechniques
Les performances animales dépendent du génotype des animaux, de leur environnement, du mode d’élevage, etc. Les différents paramètres concernent la reproduction, la viabilité, la croissance, la production laitière, le travail.
Les paramètres d’exploitation, à l’inverse, résultent directement de l’intervention humaine : prélèvements d’animaux, de lait, de fumier, de travail.
Les variables de conduite sont généralement qualitatives. Elles caractérisent le mode de conduite (stabulation, circuits de pâturage), le rôle socio-économique du bétail, le savoir-faire et les pratiques des éleveurs. Elles jouent un rôle explicatif.
Les variables exogènes influent fortement sur le système d’élevage : prix des animaux et des produits animaux, prix des intrants, variables climatologiques.
Les performances animales et les paramètres d’exploitation sont les variables à privilégier dans l’analyse zootechnique, car elles caractérisent le rendement général du système (Lhoste et al., 1993). Pour effectuer une analyse zootechnique, il faut choisir des variables appropriées, les évaluer à partir des données recueillies et établir des bilans. La précision des résultats dépend de la nature des variables et de la méthode de collecte des données.
Les méthodes de collecte des données
La recherche de l’information se déroule selon plusieurs étapes : la collecte et l’analyse des données acquises, les enquêtes informelles, les enquêtes formelles, le suivi zootechnique des troupeaux. Les tâches spécifiques accomplies lors d’une étape dépendent étroitement des résultats de l’étape précédente.
L’information acquise renseigne sur les caractéristiques générales de la zone : données socioculturelles, agroécologiques, agroéconomiques et agrobiologiques ; infrastructures matérielles et institutionnelles. Peu coûteuse, cette information provient des institutions régionales ou locales et des recherches ou projets de développement antérieurs. Il est absolument nécessaire d’évaluer de manière critique la fiabilité de cette information acquise.
Les enquêtes informelles viennent confirmer et compléter l’information acquise. Elles s’effectuent par observation directe sur le terrain et par entretien avec les informateurs clés (dirigeants, négociants locaux, responsables de projets) et les familles (sans questionnaire, mais avec une liste de contrôle) sur des thèmes qui évoluent au fur et à mesure que les connaissances du terrain s’accumulent.
Les enquêtes formelles, ou structurées, donnent une base quantitative aux conclusions tirées durant les premières phases. Elles peuvent également servir à redéfinir les groupes cibles (ou les domaines de recommandation) et à éprouver les hypothèses sur les relations. Ces enquêtes peuvent combiner une observation transversale instantanée, qui permet à l’enquêteur de faire une série d’observations pendant une courte période, et une observation rétrospective, fondée sur la mémoire de l’éleveur, qui permet de reconstituer l’histoire du troupeau, les carrières des femelles, etc.
Quel que soit le type d’enquête, il faut se poser les questions suivantes :
– Quel est l’objectif de l’enquête?
– Les types de données à recueillir sont-ils en adéquation avec cet objectif?
– Les méthodes de collecte sont-elles adaptées aux circonstances et au type de données recherchées?
– Les avantages de l’enquête en justifient-ils le coût?
Les enquêtes, quel que soit le soin apporté à leur réalisation, ne fournissent qu’une photographie plus ou moins détaillée de systèmes d’élevage souvent très complexes et en évolution permanente. Elles servent à situer le problème, mais ne sont jamais assez précises pour permettre de tirer des conclusions définitives concernant le fonctionnement d’un système d’élevage. Pour l’analyser en détail, il est indispensable de procéder à des suivis sur de longues périodes.
Le suivi individuel des troupeaux
Le suivi est un outil d’analyse des systèmes d’élevage complémentaire des enquêtes. Il permet :
– d’observer un système d’élevage, partiellement ou globalement, de comprendre son fonctionnement, pour éventuellement intervenir et l’améliorer ;
– de suivre les effets d’une intervention, par exemple étudier l’impact d’un programme de développement ;
– d’accompagner une expérimentation en conditions réelles d’élevage, par exemple, tester un traitement antihelminthique et en suivre les conséquences.
Le suivi peut être global et aboutir à une connaissance assez fine des systèmes d’élevage en suivant leur évolution sur plusieurs cycles. Il peut être partiel et ne s’intéresser qu’à un aspect du système d’élevage : la production laitière, la mortalité des jeunes, le niveau d’infestation glossinaire. Le suivi est une procédure exigeante. Le protocole doit être rigoureux et négocié en fonction des intérêts réciproques de l’éleveur et du technicien.
Pour le suivi en milieu urbain et périurbain, plusieurs facteurs doivent être considérés : le repérage des élevages en ville (souvent difficile) ; la distance entre les élevages ; la coopération des propriétaires ; la prise en charge des coûts et les avantages réciproques ; la conduite des troupeaux (gestion technique, valorisation des productions) ; la présence d’autres activités agricoles, commerçantes ou autres ; le niveau d’instruction des interlocuteurs ; l’importance des investissements (bâtiments, matériel).
Plusieurs logiciels informatiques ont été mis au point pour le suivi des troupeaux. Parmi les logiciels utilisés en Afrique, on peut citer :
– Panurge, conçu par le Cirad et l’Isra (Faugère et Faugère, 1993). C’est l’un des logiciels de gestion, d’analyse et d’interprétation de données zootechniques les plus connus en Afrique de l’Ouest francophone ;
– Laser, logiciel d’aide au suivi des élevages de ruminants, a été développé par le Cirad, pour remplacer Panurge. Il permet une saisie normalisée des données relatives au suivi de troupeaux (Juanès et Lancelot, 1999) ;
– Lims (livestock information management system), logiciel de gestion de données, a été mis au point par l’Ilri, International Livestock Research Institute (Ilri, 1992).
Il existe plusieurs méthodes et modèles statistiques pour analyser les données d’enquête ou de suivi de troupeaux. Il est impératif que les modes de dépouillement et de traitement des données soient précisés avant de lancer les enquêtes ou le suivi zootechnique. Il faut toujours s’attacher les services d’un biométricien, qui doit participer à la définition des objectifs et à la planification des activités.
Les voies d’amélioration
Il existe un certain nombre de freins et de limites au développement des productions animales en milieu périurbain et urbain, il est donc intéressant de voir quelles sont les voies d’amélioration de cette activité. Ces voies sont pour partie individuelles (stratégies d’évolution des exploitations d’élevage) et pour partie collectives (organisation et optimisation du contexte de l’activité).
Les objectifs de l’amélioration
Consolider l’impact positif
L’impact positif de la filière animale urbaine concerne aussi bien les éleveurs que la communauté urbaine en général. La filière animale procure aux producteurs un revenu, un emploi, un statut social, que ce soit une activité marginale (production de quelques animaux pour l’autoconsommation) ou l’activité principale du foyer. Les enjeux sont pour les éleveurs de sécuriser leur production et d’améliorer leurs conditions de vie ou d’activité : clarification du statut de l’élevage urbain, amélioration de l’efficacité technique, circuits de vente. Pour la communauté urbaine, la filière animale améliore la disponibilité en produits animaux — et donc en protéines de qualité. Elle génère aussi un chiffre d’affaire (emplois, activités). D’autres fonctions déjà évoquées, comme l’utilisation des déchets végétaux, peuvent être locale-ment significatives.
Minimiser les effets négatifs
La réduction des effets négatifs, réels ou supposés, de l’élevage — impact sur l’environnement,
La gestion de l'eau potable en Côte d'Ivoire
Un système hydraulique amélioré à l'échelle du village (HVA), géré par les animatrices villageoises assurera une pérennisation de l'eau potable en milieu rural.
1. Contexte
L’accès à l’eau potable, en quantité et en qualité suffisantes, a toujours été l'un des objectifs prioritaires du gouvernement ivoirien. C’est pourquoi l’Etat a procédé, depuis 1990, à la mise en oeuvre du système hydraulique amélioré à l'échelle du village (HVA). Ce système, promu à un développement certain, vu l’évolution démographique des localités ivoiriennes, a retenu notre attention dans les villages que nous encadrons.
2. Objectifs du projet
Susciter l’implication des femmes dans la gestion des systèmes HVA pour la pérennisation des points d’eau en milieu rural ;
Motiver les femmes et leur faire prendre conscience de leur importance dans la nouvelle politique d’entretien et de gestion des points d’eau ;
Sensibiliser les femmes à la nécessité de s’approvisionner en eau grâce à des forages ;
Améliorer le statut de la femme et promouvoir l’égalité des sexes.
Faire comprendre aux participantes la nécessité d’organiser et de créer une dynamique autour des systèmes HVA afin de contribuer à leur viabilité par la mise en place d’une structure associative pour la gestion des tâches quotidiennes.
3. Les activités stratégiques du projet
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Prospection / Mobilisation sociale / plaidoyer
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Sensibilisation et communication pour le changement de comportement sur l’utilisation de l’eau potable.
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Formation théorique et pratique
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Suivi, évaluation et supervision
4. Résultats escomptés
Ces formations vont permettre aux femmes de bien maîtriser le système HVA, en vue d’une meilleure participation aux prises de décisions au sein de leur communauté. Les populations sont responsabilisées en vue d'une meilleure gestion des points d’eau.
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Le système HVA génère des revenus qui permettront aux femmes de créer des activités génératrices de revenus ou de les réinjecter dans les activités sociales (écoles, boîtes à pharmacie) ;
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Les femmes sont mieux impliquées dans les réunions, dans la gestion des points d’eau et dans les prises de décisions ;
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Le temps consacré à la recherche de l’eau est réduit ;
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Les maladies liées à l’eau de s sont réduites
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La population est plus apte au travail.
5. Conclusion : Ce projet répond à deux grands objectifs du Millénaire à savoir, réduire de moitié le pourcentage de la population n’ayant pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable , réduire la mortalité infantile, et assurer l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.
6. Bénéficiaires cibles : Populations en milieu rural : les femmes jouant un rôle phare au niveau du village, les animatrices rurales et les gestionnaires de systèmes HVA.
7. Autres informations importantes
Dans le cadre du processus de décentralisation et de régionalisation en cours en Côte d’Ivoire, qui exige de l’Etat un transfert de ses compétences aux communes et aux régions, ce projet sera d’une grande utilité pour les collectivités décentralisées qui font de la maîtrise de l’eau l’une des 1ères priorités du développement.
8. Partenaires
Le Ministère d’Etat, Ministère des affaires étrangères ;
Le Ministère d’Etat, Ministère des infrastructures économiques ;
Le Ministère d’Etat, Ministère de l’économie et des finances ;
L’UNESCO.
Contacts:
Euphrasie Kouassi, Ministère de la famille, de la femme et de l'enfant de Côte d'Ivoire, affouey@yahoo.fr
Renée Clair, UNESCO, r.clair@unesco.org
Date de début | 28-01-2005 |
Date de fin | 28-01-2005 |
Prénom du contact | Renée |
Nom du contact | Clair |
La place de l’agriculture urbaine dans les dispositifs institutionnels et la planification
Djibrill Doucouré et André Fleury
L’agriculture urbaine qui se développe dans plusieurs villes d’Afrique de l’Ouest et du Centre est confrontée à des contraintes qui limitent son essor. Dans ce chapitre, l’accent est mis sur la planification, indispensable pour une réelle prise en compte de l’agriculture urbaine par les politiques publiques, et sur les conséquences pour l’agriculture urbaine des stratégies générales de développement et des textes législatifs et réglementaires promulgués en vue d’autres objectifs.
Dans son introduction, ce chapitre esquisse une réflexion sur la place de l’agriculture urbaine dans le développement des villes. La première partie présente ensuite les méthodes de planification urbaine susceptibles d’améliorer le développement durable de l’agriculture urbaine par sa prise en compte effective dans le contexte du développement socio-économique local. Ces méthodes reposent sur l’implication de tous les acteurs du secteur dans l’élaboration des politiques, sur l’identification des problèmes majeurs et leur hiérarchisation et sur le choix des solutions appropriées pour les résoudre. La seconde partie applique ces principes généraux. Elle resitue d’abord la question de l’agriculture dans le contexte urbain, en précisant les enjeux et les dynamiques urbaines et en examinant le caractère durable de cette agriculture. Puis elle aborde les conditions spécifiques pour que l’agriculture urbaine trouve sa place dans les documents d’urbanisme : identifier une zone agricole et en définir les règles de fonctionnement. La conclusion du chapitre souligne la nécessité de l’innovation juridique dans le domaine de l’agriculture urbaine.
L’agriculture urbaine
dans le développement des villes
Les termes de référence du Réseau francophone pour l’agriculture urbaine en Afrique de l’Ouest et du Centre (Rfau/Aoc), mis en place par le Crdi, rappellent que cette agriculture contribue à plusieurs titres à la gestion de la ville :
– en participant à l’approvisionnement, surtout en produit frais ;
– en créant des emplois et des revenus, qui contribuent à l’équilibre social ;
– en améliorant l’environnement par une gestion spécifique des déchets ;
– en occupant des terrains qui font office de coupures vertes dans le tissu urbain et en participant ainsi à l’aménagement des espaces verts et à l’amélioration de la qualité de l’air.
Outre sa dimension strictement agronomique, l’agriculture urbaine permet de résoudre certaines questions sociales graves en jouant un rôle d’intégration (migration des ruraux, chômage endémique). Pourquoi son développement pose-t-il alors un problème? L’un des nombreux paradoxes de l’agriculture urbaine est d’être à la fois ancienne, quasi universelle et souvent en marge, sinon de la loi, du moins de la pratique ordinaire de l’urbanisme : la pratique sociale n’a pas (encore) fait évoluer le droit. Il y a probablement plusieurs raisons à cela.
• L’implantation de l’agriculture urbaine, dans et autour de la ville, se situe précisément là où s’opère la progression de la ville. Dans les pays développés, cela ne pose pas de problèmes, le découplage entre bassin de production et bassin de consommation étant quasiment total. L’agriculture périurbaine professionnelle y ressemble à l’agriculture rurale avec laquelle elle est articulée.
• Les pouvoirs publics n’interviennent pas, en général, dans l’organisation de l’approvisionnement. Les agriculteurs périurbains sont assez proactifs pour prendre des initiatives dans le domaine de la production (Bryant et Johnston, 1992). L’action traditionnelle des villes relève essentiellement de l’organisation des marchés physiques.
• Les politiques locales ont davantage planifié le développement économique que le développement social. L’espace agricole n’est pas un élément structurant des projets urbains.
• En outre, l’administration de l’espace se partage souvent entre le code rural et le code de l’urbanisme, fréquemment irréductibles l’un à l’autre. Dans l’espace périurbain, les contradictions sont particulièrement nombreuses et visibles et, le plus souvent, les conflits sont réglés au profit de la ville au sens strict. Les anciens jardins ouvriers ou familiaux, version européenne de l’agriculture urbaine tropicale, en ont largement fait les frais.Mais le plus important est sans doute que, dans le diagnostic des politiques publiques et dans la mise en œuvre des processus de planification, la concertation entre acteurs n’est souvent pas de mise. En effet, les populations les plus concernées par l’agriculture urbaine ne sont que peu représentées auprès du pouvoir urbain, qui privilégie d’autres groupes sociaux et d’autres enjeux. La planification mise en œuvre ces dernières décennies dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, traduction de la stratégie globale de développement, n’a guère tenu compte de l’agriculture urbaine, malgré tous ses avantages sociaux, économiques et environnementaux. Les conséquences en sont, d’une part, que les problèmes des acteurs sont négligés ou mal pris en compte avec pour corollaire que les solutions préconisées ne rencontrent pas l’adhésion, d’autre part, que le développement accuse un retard et que les ressources de la planification se perdent, d’autant plus que le constat de l’échec arrive avec quelques années de retard et qu’il faut alors recommencer tout le processus.
La méthodologie de la planification
Les organismes de développement ont instauré depuis quelques années des méthodes d’approche des problèmes, qui mettent l’accent sur la concertation et la participation des acteurs, notamment communautaires. Elles peuvent ainsi conduire à reformuler les politiques publiques et à mieux les appliquer. Par la prise en compte des problématiques exprimées par les acteurs eux-mêmes, elles permettent d’améliorer le secteur et facilitent l’accès aux ressources nécessaires. Elles peuvent être utilisées dans le cadre de l’agriculture urbaine pour son insertion véritable dans la définition, l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques centrées sur différents secteurs d’activité.
En premier lieu, nous considérons les méthodes de planification conventionnelles et les méthodes stratégiquement concertées, sur la base d’exemples mettant en évidence des processus de participation et de concertation — processus de planification et de gestion de l’environnement, consultation de ville, processus d’élaboration des plans locaux d’action environnementale (Plae) et des plans nationaux d’action pour l’environnement (Pnae). En second lieu, nous examinons certains mécanismes durables de concertation et de mise en réseau entre les acteurs de l’agriculture urbaine et périurbaine en Afrique de l’Ouest et du Centre.
L’évolution de la planification
La planification classique
Le schéma de planification dit classique se déroule en quatre phases : la collecte d’un grand nombre de données chiffrées (statistiques démographiques,emploi, branches économiques), le traitement des données et leur croisement, la rédaction d’un document de base, l’élaboration du plan proprement dit. Dans ce schéma, des spécialistes d’un secteur ou des experts multidisciplinaires sont mis à contribution pour définir un plan selon le cycle : définition du système, hiérarchisation, analyse préliminaire, identification, évaluation et comparaison des scénarios, choix du plan, processus de mise en œuvre.
L’analyse détaillée de cette procédure ainsi que les résultats obtenus, dans divers cas et à l’échelle mondiale, ont révélé les limites du schéma de planification classique. C’est pourquoi une nouvelle génération de méthodes de planification a été développée.
La planification stratégique
Ces nouvelles méthodes de planification s’appuient sur des outils simples et souples, compris et acceptés de l’ensemble des acteurs, y compris les bénéficiaires. Elles mettent l’accent sur l’implication de tous les acteurs dès le début du processus, aspect fondamental pour la réussite de l’exercice. Cette rupture avec les procédures classiques a donc consacré l’émergence de la planification dite stratégique concertée (tableau 5).
Les exemples de processus
de planification stratégique
Plusieurs processus de planification stratégique susceptibles d’intégrer l’agriculture urbaine dans le schéma de développement sont mis en œuvre actuellement.
La consultation de ville
La consultation de ville est une démarche d’expérimentation sociale d’un processus Agenda 21 dans les unités urbaines. Elle repose sur trois principes fondamentaux : la concertation et la coordination intersectorielle des activités, la participation communautaire et l’engagement municipal. La consultation de ville intègre dans sa démarche plusieurs outils de planification et des techniques d’analyse de la participation et de l’animation sociale. Elle a une fonction pédagogique de mise en réseau des différents acteurs du développement urbain dans la perspective du « penser globalement et agir localement » (think globally and act locally). La consultation de ville se déroule selon plusieurs étapes.
• Le profil environnemental. Les principaux objectifs de ce profil de l’agriculture urbaine sont la collecte de l’information, l’identification des problèmes prioritaires des acteurs du secteur, l’identification des acteurs clés et
Tableau 5. Les étapes de la planification stratégique.
des institutions à impliquer, le partage avec tous les partenaires du processus de planification et de gestion, les orientations et l’évolution de l’approche adoptée. La collecte et l’arrangement de toutes les informations liées à ce secteur se font par le biais d’outil de collecte de l’information comme la méthode accélérée de recherche participative (Marp), le focus group, l’observation participante, les interviews communautaires, la recherche documentaire, les enquêtes par questionnaire. A la suite de la collecte des informations, on effectue un exercice d’intégration et de mise en cohérence des données qualitatives et quantitatives, étape importantedans la perspective d’une complémentarité fonctionnelle des informations. Cette mise en cohérence peut se faire selon un processus continu d’interprétation ou de restitutions avec les acteurs.
Les acteurs clés et les institutions à impliquer sont :
– les producteurs (individus, groupements, coopératives), les intermédiaires, les transporteurs, les commerçants, à l’échelon local ou international ;
– les groupes communautaires (populations) et les organisations communautaires de base ;
– les industries chimiques (engrais) ;
– les collectivités locales pour la gestion des déchets, le développement, la planification et la fiscalité locale ;
– les acteurs des secteurs formels et informels des déchets ;
– les industries de transformation ;
– les chercheurs, les universitaires, les spécialistes de la gestion urbaine et de l’environnement ;
– les propriétaires terriens.
Le profil est un document d’évaluation participative et consensuelle de l’état de l’agriculture urbaine. Nous prenons ici l’exemple du profil • environnemental qui permet d’expliciter les relations entre l’agriculture et l’environnement dans la ville (voir l’encadré ci-dessous).
Le canevas du profil environnemental
1. Introduction : le problème ; cadre géophysique et occupation des sols ; données socio-économiques (démographie, structure économique, pauvreté urbaine).
2. Etat de l’environnement dans l’agglomération urbaine : qualité de l’air ; qualité de l’eau (eaux superficielles, souterraines, côtières, zones de pêche) ; sol (forêts et végétation naturelle, terres agricoles, parcs, zones de loisirs et espaces publics, sites historiques et patrimoines culturels, qualité du sol) ; risques naturels et anthropiques.
3. Interactions du développement et de l’agriculture urbaine : alimentation en eau et disponibilité de l’eau ; assainissement des eaux usées et des excréta ; gestion des déchets solides ; contrôle de la pollution atmosphérique ; disponibilité du sol et accessibilité ; réseau de transport ; développement de l’habitat ; emploi.
4. Principaux acteurs de la gestion de l’agriculture urbaine : secteur public ; secteur privé formel ; secteur privé informel ; mouvement associatif (organisations non gouvernementales, organisations communautaires de base, média, coopératives).
5. Fonction de gestion : instruments d’intervention ; coordination et processus de décision ; contraintes de gestion effective ; initiatives en cours sur le renforcement institutionnel.
• La consultation de ville. La consultation de ville est une réunion organisée par les initiateurs de l’exercice de planification stratégique. Elle a trois objectifs principaux : la validation du profil environnemental ; l’identification des problématiques environnementales prioritaires ; la mise en place des groupes de travail thématiques, dont le nombre sera fonction des problématiques identifiées. L’organisation d’une consultation de ville supposeune large diffusion du profil environnemental dans la communauté des acteurs du développement urbain (public, privé, société civile) et une bonne compréhension de l’exercice de planification par les autorités municipales. La consultation de ville peut durer un ou deux jours selon le degré de mobilisation des acteurs et la taille de la ville.
• L’élaboration et la mise en œuvre des plans d’action municipale (Pam). Le plan d’action est beaucoup plus orienté vers l’exécution. Il est flexible, peut s’accommoder de changements et s’adapte aux différences géographiques. Sa formulation et son exécution dépendent de l’engagement des acteurs et de leur capacité à générer et à mobiliser des ressources. Le plan d’action s’élabore après avoir défini les problèmes prioritaires, clarifié ces problèmes et formulé les stratégies.
• Les problèmes prioritaires. L’objectif est de concentrer les efforts sur des problèmes prioritaires, dont les conséquences sont néfastes, et d’affecter les ressources limitées disponibles à leur résolution. Sont considérés comme problèmes prioritaires les problèmes intersectoriels, à long terme, récurrents, qui affectent de nombreux ou de vastes espaces géographiques. Les critères de sélection sont la gravité des conséquences sanitaires, l’importance de la perte de productivité urbaine, l’influence sur la consommation non durable des ressources et les impacts irréversibles. Le nombre de problèmes prioritaires doit être limité, notamment par rapport aux disponibilités financières.
• La clarification des problèmes. Un exercice de clarification des problèmes est nécessaire selon leur nature : quel est le type de problème (de gestion, technologique, financier, institutionnel ou autre)? sa durée (phénomène passager, problème à long terme, structurel ou cyclique)? son impact (social, économique)? quels sont les frais engendrés (directs ou indirects)? les conséquences à long terme qui ne peuvent être évaluées en terme monétaire? Quelles sont ses causes fondamentales? ses acteurs à l’échelon politique, institutionnel, managérial? Quel rôle peuvent-ils jouer et quels sont les instruments d’exécution dont ils disposent?
• La formulation de stratégies. C’est lors de cette étape que sont examinées les options stratégiques : les stratégies passées et présentes sont analysées avant d’entreprendre les actions sur le terrain. La mobilisation de groupes de travail sur une durée raisonnable, avec des réunions espacées et flexibles, doit permettre de définir ces plans d’action municipale en fonction des besoins et des possibilités de financement. Cela suppose d’identifier et de contacter les guichets de financement disponibles sur le plan national, par l’intermédiaire de la municipalité et d’un comité de pilotage, reconnu officiellement, chargé de la coordination et des orientations stratégiques de l’exercice. Il est possible d’envoyer des consultants de manière ponctuelle, pour recueillir certaines informations et analyser certains aspects clés, afin d’alimenter la réflexion des groupes de travail. Les groupes de travail assu-rent le passage des plans d’action municipale conçus sous forme de fiches par activité en documents de projet. Le succès de cette étape dépend de la maîtrise des procédures et des mécanismes d’accès aux fonds des guichets de financement.
Les partenaires du projet doivent amener la municipalité à faire siens des projets d’investissement et à les inscrire dans le budget municipal avec sa participation en nature ou en espèces. Une phase dite de postconsultation donne lieu à la mise en œuvre concrète des projets d’investissement. La mise en œuvre des plans d’action doit être fondée sur un processus de validation communautaire en deux étapes. Dans la première, il s’agit de lancer, auprès des communautés ciblées, un diagnostic participatif par la méthode accélérée de recherche participative, le focus group ou la stakeholders analysis. La seconde étape consiste à organiser des forums communautaires pour restituer les résultats de la méthode accélérée de recherche participative ainsi que les conclusions des groupes de travail qui auront fait l’objet de plusieurs échanges. L’objectif assigné à la validation communautaire est de tester l’acceptabilité sociale des plans d’action municipale.
La consultation de ville est un exercice de planification stratégique concertée, largement expérimenté durant ces dernières années par le Cnueh (Centre des Nations unies pour les établissements humains), le bureau pour l’Afrique du Pgu (Programme de gestion urbaine) et l’Iagu (Institut africain de gestion urbaine).
Le processus de planification et de gestion de l’environnement
Le processus de planification et de gestion de l’environnement (Ppge) a été lancé par le Programme cité durable (Pcd) du Cnueh. Cette démarche met l’accent sur les interactions environnement-développement. Elle est fondée sur la participation du public, du privé et des groupes communautaires et traite les aspects intersectoriels et interorganisationnels, en privilégiant les réponses qui viennent de la base et en insistant sur le renforcement des capacités locales. Elle est mise en œuvre dans plus de vingt villes à travers le monde depuis 1991.
Le processus est une séquence d’activités connectées, sur un schéma logique et pratique, avec un certain nombre de productions importantes pour l’évolution du projet. Le processus se déroule selon trois phases.
• Le lancement et l’évaluation. C’est une période initiale qui peut durer neuf mois et comprend les activités suivantes :
– identification et mobilisation des participants et partenaires du projet ;
– familiarisation des partenaires du projet avec les concepts du processus de planification et de gestion de l’environnement et les approches « cité durable » ;
– préparation d’un profil environnemental et identification préliminaire des problèmes environnementaux prioritaires ;
– identification des ressources, outils et informations disponibles et élaboration d’un système d’information géographique et d’un système d’information de gestion environnementale (environment management information system, Emis) spécialement adapté aux besoins de la ville ;
– organisation et tenue d’une consultation de ville ;
– installation des groupes de travail par thème prioritaire.
• La stratégie et le plan d’action. Cette phase peut durer de quinze mois à deux ans. C’est une période d’analyse, de discussion et de négociation intenses dans les groupes de travail. Le nombre, l’objectif et le statut des membres dans ces groupes changent et évoluent au fil du projet. Les groupes de travail restent l’aspect principal du Programme cité durable. Chaque problème prioritaire identifié est défini et détaillé pour atteindre un consensus sur les stratégies appropriées à mettre en œuvre pour le traiter. A partir de ces stratégies, des plans d’action sont préparés puis soumis aux organisations et aux groupes impliqués dans leur mise en œuvre. Il est souhaitable que de petits projets de démonstration soient entrepris pour tester les approches développées : quelques actions du plan peuvent être ainsi transcrites en projet. Toutes ces activités doivent être menées graduellement, de façon pragmatique et coopérative. Il est aussi possible de conduire des opérations visant à renforcer les capacités institutionnelles et à développer les ressources humaines.
• Le suivi et la consolidation. Sans durée précise, c’est une période de suivi et de mise en œuvre. Les stratégies et les plans d’action résultant des groupes de travail sont améliorés afin de définir un cadre de gestion environnementale à l’échelle de la ville et une stratégie de développement urbain. Les projets d’investissement sont traités dans le détail, après une analyse rigoureuse, et un plan de mobilisation des ressources est arrêté. La tâche d’institutionnalisation du processus, lancée lors de la deuxième phase, est poursuivie de même que les activités de formation et de développement institutionnel.
L’institutionnalisation du processus de planification et de gestion de l’environnement repose sur deux préalables : la reconnaissance institutionnelle du comité de pilotage (arrêté municipal, avis consultatif au sein du conseil municipal, présence effective de tous les acteurs du développement urbain dans le comité) et l’appréciation des plans d’action municipale comme formant un cadre stratégique dans lequel doivent s’insérer toutes les initiatives de développement local. Ainsi, l’interaction est rendue plus facile entre les pôles de décision et les organes d’exécution dans les administrations urbaines. Enfin, des rencontres et des ateliers régionaux ou nationaux sont organisés pour reproduire le processus dans d’autres villes en tenant compte de l’expérience acquise dans la mise en œuvre du projet.Les structures de mise en œuvre du processus sont le groupe consultatif, les groupes de travail et le comité de pilotage. Le groupe consultatif est la première structure à être formée pour la consultation de ville et l’identification des problèmes prioritaires.
Le groupe consultatif est ensuite élargi pour former un groupe de travail bien structuré avec des procédures opérationnelles formelles. Le groupe de travail n’est pas organisé en fonction des institutions, des professions ou des disciplines. Ses membres proviennent d’organisations et de groupes des secteurs public, privé et communautaire pour assurer une participation active de tous les acteurs dont la coopération est nécessaire. Les membres du groupe de travail doivent posséder l’expertise ou l’information concernant la problématique pour traiter le problème et pour développer des stratégies de gestion et des plans d’action. Ils doivent avoir des responsabilités liées à cette problématique, c’est-à-dire contrôler les instruments de gestion du problème, et porter un intérêt aux questions et aux stratégies environnementales ainsi qu’aux plans d’actions.
La participation de tous les membres, experts et non, offre la possibilité d’établir un consensus. Les membres constituent le relais entre le groupe de travail et les acteurs. Ils doivent apporter au groupe de travail les idées, points de vue, propositions, expertises et centre d’intérêts de leurs structures respectives. Ils doivent prendre les décisions.
Au fur et à mesure que les travaux du groupe de travail progressent (clarification des problématiques, analyse des options, élaboration des stratégies et des plans d’action), de nouveaux rôles et de nouvelles compétences peuvent s’avérer nécessaires, ce qui conduit à identifier de nouveaux acteurs.
Pour assurer la cohésion de groupe et une participation productive, l’expérience suggère un maximum de 10 à 12 membres et un minimum de 7 membres. Pour maintenir et promouvoir la participation de tous les acteurs, il peut être nécessaire de mettre en place :
– des réunions élargies du groupe de travail sur des sujets spécifiques, où d’autres acteurs sont conviés ;
– des miniconsultations, des réunions à l’échelle de la ville sur un problème spécifique, où sont invités tous les acteurs possibles ;
– des ateliers spécifiques plus techniques ;
– des sous-groupes du groupe de travail qui ont pour mandat de traiter d’un problème spécifique et qui peuvent s’adjoindre d’autres membres ;
– des réunions consultatives communautaires sur un problème spécifique d’une zone donnée, qui ont pour objectif de stimuler une large participation, spécialement des acteurs d’autres secteurs que le secteur public ;
– des projets de démonstration, engagés par le groupe de travail, dont la petite taille permet de mettre en place une équipe spéciale qui comprend plusieurs types d’acteur.Chaque groupe de travail a un coordinateur désigné. S’il y a plusieurs groupes de travail, un groupe de travail de coordination rassemble les coordinateurs des groupes de travail spécifiques dans un forum qui facilite l’échange de leurs stratégies et de leurs résultats. Aussi, selon la complexité des problèmes et la technicité requise, un comité de coordination technique peut être mis en place pour aider le groupe de travail à comprendre les plans sectoriels, pour renforcer sa coordination et l’aider à capter l’attention des décideurs.
Le processus du groupe de travail est construit sur le principe de base simple de la participation intersectorielle dans la planification et la gestion de la prise de décision. La structure générale repose sur trois fonctions principales : la fonction de soutien politique ; le consensus dans la fonction de prise de décision ; la fonction de coordination.
Les groupes de travail sont au centre de la mise en œuvre d’un projet du Programme cité durable. Les groupes de travail sont normalement opérationnels juste après la consultation de ville sur la base des travaux préparatoires à la consultation et durant la consultation. Ils le restent tout au long de la mise en œuvre du processus de planification et de gestion de l’environnement et sont la base de l’institutionnalisation du projet à long terme.
Les problématiques environnementales prioritaires, identifiées et formulées durant la première phase du projet puis hiérarchisées et confirmées lors de la consultation, deviennent la base de travail de ces groupes. Chaque groupe de travail traite d’un problème spécifique.
Un comité de pilotage composé de dirigeants politiques, administratifs et communautaires, de représentants des principales agences de financement et d’acteurs stratégiques peut mobiliser un fort soutien politique. Un comité de pilotage mis en place dès le début permet de stimuler l’appui politique nécessaire au lancement du processus. Le comité de pilotage peut aussi jouer un rôle important de soutien aux groupes de travail spécifiques.
La consultation de ville dans le Programme de gestion urbaine
La consultation de ville est utilisée par le Programme de gestion urbaine dans un processus moins long, qui dépend du contexte local. Le maître mot étant l’implication de la population dans la prise de décision, les consultations de ville sont mises en œuvre sur la base d’une demande locale et des priorités définies par la population (figure 1). Elle débute par une intense activité de préparation lors de laquelle le profil est élaboré. Les thématiques clés du Programme de gestion urbaine autour desquelles s’orientent les consultations de ville sont la pauvreté, la gouvernance, l’environnement et le genre comme thème transversal. Actuellement et dans le cadre de la thématique environnementale, un vaste programme de consultation de ville est mis en œuvre dans sept villes de l’Afrique de l’Ouest par le Réseau francophone
Figure 1. Processus de consultation de ville.
pour l’agriculture urbaine en Afrique de l’Ouest et du Centre, abrité par l’Iagu. Des études de cas et des profils sont élaborés sur la problématique foncière et la réutilisation des eaux usées dans l’agriculture urbaine. Elles seront présentées lors de la consultation de ville où le plan d’action sera élaboré avec la hiérarchisation des actions à mettre en œuvre et leurs acteurs. La mobilisation des ressources, tant locales qu’externes, est suivie par la mise en œuvre et le suivi-évaluation.
Les plans locaux d’action environnementale
et le plan national d’action pour l’environnement
L’élaboration des plans locaux d’action environnementale (Plae) est aussi une démarche efficace pour gérer l’environnement urbain. Ces plans combinent l’évaluation des conditions environnementales locales sous forme d’audit et l’identification des problèmes prioritaires, auxquels sont associésdes politiques locales appropriées et des investissements nécessaires. A travers ce processus les planificateurs peuvent évaluer la nature et l’importance de l’agriculture urbaine, les potentialités de l’intégration de l’agriculture urbaine dans la gestion des déchets urbains, les stratégies de gestion du sol et toutes les autres contraintes. L’élaboration ou la révision, à l’échelon national, des plans d’action environnementale peut être l’occasion d’améliorer la gestion des ressources naturelles par l’intermédiaire de l’agriculture urbaine.
Le plan local d’action environnementale est un outil de planification, de suivi et de gestion d’actions identifiées et hiérarchisées par les populations. Il constitue un document de référence pour les planificateurs et comporte un ensemble de projets. Il se fixe un horizon de trois ans avec des objectifs à plus long terme. Dans sa stratégie, les premières actions environnementales sont exécutées dans le très court terme (deux ans). Son processus d’élaboration comporte plusieurs étapes.
• La journée de dialogue public. Elle est organisée pour identifier les problèmes environnementaux et sensibiliser les populations à leur sujet. C’est l’occasion de partager des expériences, de mettre au jour les conflits que peut soulever la gestion de la ville, mais aussi de cerner les problèmes qui préoccupent le plus la population.
• L’établissement d’un schéma de la ville et du territoire communal.
• L’atelier municipal de planification. Cet atelier est organisé pour clarifier le profil environnemental de la ville, les causes et les conséquences des problèmes, leur localisation, leurs solutions et les initiatives locales. Il s’agit :
– de rappeler les problèmes d’environnement ;
– de classer les problèmes selon leurs causes, leurs effets et les priorités ;
– de localiser les problèmes dans la ville ;
– de récapituler les expériences et les solutions locales ;
– de définir les objectifs importants ;
– d’identifier les actions prioritaires ;
– d’établir un plan programme.
• L’atelier de planification d’actions. Les acteurs concernés se regroupent par action prioritaire ou par thème pour concevoir le microprojet : objectifs, activités de réalisation et de maintenance, durée et programmation, exécutants, coûts de réalisation et de maintenance.
• Les fiches et la convention des microprojets. C’est le dossier de projet à soumettre éventuellement à l’assistance technique ou financière nationale ou internationale. La fiche synthétise le plan d’opération du microprojet : plan de la ville et localisation du projet, objectifs et description succincte, bénéficiaires, actions menées et proposées, délais, contributions locales ou sollicitées. La convention est l’acte d’engagement signé par les parties concernées sur des éléments de négociation clairs. Le programme municipal, quiregroupe tous les schémas, plans programmes et plans d’opération, est présenté aux acteurs ayant participé aux différentes phases pour approbation.
Une variante de cette procédure consiste à élaborer un document préliminaire statuant sur l’état des lieux concernant tous les problèmes environnementaux de la ville. Ce document de base, audit environnemental, est discuté, amendé et complété lors d’un atelier local de planification. Des enquêtes complémentaires sont effectuées pour recueillir l’avis de la population sur l’état de l’environnement, la hiérarchisation des problèmes, ses engagements techniques et financiers pour résoudre les problèmes majeurs. Sur cette base, des plans d’action sont élaborés et soumis à nouveau aux différents acteurs par le biais d’une seconde consultation locale de restitution. Ce schéma a été utilisé pour élaborer les plans départementaux et régionaux d’action pour l’environnement au Sénégal.
La synthèse de plusieurs plans locaux d’action environnementale élaborés à l’échelon national constitue le plan national d’action pour l’environnement (Pnae), qui peut être enrichi par l’organisation d’ateliers de concertation sur des thématiques spécifiques, importantes à l’échelle nationale. La plupart des pays d’Afrique subsaharienne sont impliqués dans l’élaboration de plans nationaux d’action pour l’environnement.
Les réseaux et leur mise en place
Le réseau désigne des types de relations précises, dynamiques et transversales. Il est le lieu où émergent des idées et des innovations, dont la mise en œuvre selon le contexte serait aléatoire. Il est le moyen, permanent ou non selon les circonstances, de communication et d’échange autour de centres d’intérêts communs à plusieurs organisations.
Le réseau n’est pas :
– uniquement un ensemble de relations entre plusieurs personnes physiques ou morales ;
– une organisation qui, par définition, est une entité formelle réunissant des personnes physiques ou morales autour d’objectifs affichés et collectivement acceptés et fonctionnant selon des règles, normes et valeurs librement consenties à travers un centre de commandement ;
– une fédération d’organisations représentées par des rapports de partenariat ou de relations informelles (personne, structure).
Le réseau favorise des relations transversales dynamiques et suscite des échanges, qui valorisent les expériences et les innovations (dissémination, réplication, gestion du savoir, capitalisation). Il augmente le pouvoir de négociation des structures qui le composent. Il améliore la coordination et l’efficacité des programmes mis en œuvre. Il permet de rationaliser et d’optimiser l’exploitation des ressources, propres ou externes, mobilisées par lesorganisations. Il offre une vision d’ensemble du secteur. Le réseau ne remet pas en cause l’identité des organisations qui le composent, ni leur autonomie de décision ou leurs règles de fonctionnement. Le réseau n’impose pas une relation hiérarchique entre les organisations bien qu’il puisse impliquer une structure légère de coordination ou de pilotage des activités.
Les conditions d’émergence des réseaux sont multiples : le souhait du bailleur ou du partenaire financier de voir se créer un réseau associant un ensemble d’organisations à l’échelon national, régional ou international ; la nécessité d’asseoir une stratégie de mobilisation des ressources ; l’existence de circonstances particulières.
Les réseaux qui s’intéressent à l’agriculture urbaine et périurbaine dans la zone francophone de l’Afrique de l’Ouest et du Centre sont nombreux. Au Sénégal, il en existe plusieurs : le Conseil national de coordination et de concertation des ruraux (Cncr) ; le Réseau sénégalais d’agriculture durable (Resad) ; le Réseau Afrique 2000 ; le Réseau africain pour le développement intégré (Radi) ; le Réseau pour la protection naturelle des cultures (Rpnc) ; l’Union nationale des coopératives agricoles du Sénégal (Uncas) ; le Réseau pour le développement participatif de technologies.
D’autres réseaux ont une vocation sous-régionale, voire internationale, comme le Conseil des responsables de recherche agronomique en Afrique de l’Ouest et du Centre (Coraf) et le Réseau francophone pour l’agriculture urbaine en Afrique de l’Ouest et du Centre (Rfau/Aoc).
Les politiques publiques
Même si actuellement les villes ou les Etats n’ont pas une véritable politique de l’agriculture urbaine, ils interviennent de multiples façons sur cette agriculture. De nombreux textes — codes, règlements, lois — ont une influence sur certaines de ses composantes. Nous proposons ici une analyse synthétique de quelques-uns de ces textes (voir l’encadré ci-dessous), où nous distinguons les textes réglementaires — dont la durée de vie est généralement longue et qui ont besoin d’un toilettage périodique — et les politiques élaborées en fonction d’enjeux qui prennent de l’importance à certains moments.
Les textes réglementaires
• Code de l’hygiène
Enjeux : santé publique.
Impact sur l’agriculture périurbaine : restriction de l’emploi des eaux usées, effluents et ordures ménagères en agriculture ; interdiction de la production alimentaire à partir des déchets ou sur une zone polluée ou à risque ; interdiction de l’élevage domestique en ville.
Impact sur les groupes d’acteurs et d’agents économiques : supplément de coûts
en agriculture pour gérer la fertilité et l’irrigation ; nécessité d’autres systèmes d’épuration des eaux usées ; pratiques clandestines ; élevages clandestins ; nonrespect de la réglementation.
Illustration : livraison sans contrôles par les vidangeurs des eaux vannes aux maraîchers de Dakar ; épidémie de choléra à Santiago du Chili ; détérioration des réseaux d’approvisionnement en eau potable ; ovins, caprins et volailles élevés dans beaucoup d’arrière-cours en Afrique de l’Ouest.
• Code rural
Enjeux : statut des agriculteurs ; valeur des baux agricoles.
Impact sur l’agriculture périurbaine : difficultés d’application de la pluriactivité de l’agriculture périurbaine ; coût d’accès à la terre.
Impact sur les groupes d’acteurs et d’agents économiques : limitation de la diversité des revenus en agriculture ; clandestinité ; élimination des agriculteurs pauvres ; élimination de l’agriculture.
Illustration : apparition de friches périurbaines.
• Code de l’urbanisme
Enjeux : mise à disposition de sols pour l’extension urbaine ; projet général public sur la ville (schéma directeur) localisant les grandes affectations ; réglementation de l’habitat ; localisation de l’habitat en zone favorable.
Impact sur l’agriculture périurbaine : réduction des surfaces cultivables en ville ; mise en question de sa pérennité locale ; prévision éventuelle de sa relocalisation ; zonage favorisant le développement de l’habitat sur les espaces d’agriculture urbaine ; zones affectées à différents usages ; nuisances sur l’espace cultivé.
Impact sur les groupes d’acteurs et d’agents économiques : incertitude pour agriculture ; conflits entre propriétaires, investisseurs et agriculteurs ; cohérence des choix urbanistiques ; répartition des plus-values foncières à venir ; exercice de l’agriculture sous le regard urbain.
Illustration : défaut d’investissement agricole.
• Politique de l’environnement et de l’assainissement
Enjeux : traitement des eaux usées pour en améliorer la qualité hygiénique.
Impact sur l’agriculture périurbaine : utilisation différentielle des eaux plus ou moins assainies (pour arroser des espaces verts, des arbres).
Impact sur les groupes d’acteurs et d’agents économiques : recherche du marché de l’épuration par de grands opérateurs.
Illustration : qualité des composts et fabrication en tenant compte des usages agricoles.
• Politique agricole générale (grandes filières agroalimentaires de mise en marché)
Enjeux : compétition commerciale par l’abaissement des prix.
Impact sur l’agriculture périurbaine : risque de régression des parts de marché.
Impact sur les groupes d’acteurs et d’agents économiques : mise à l’écart de la plupart des acteurs de l’agriculture urbaine.
• Politique locale de mise en marché
Enjeux : distribution des produits de l’agriculture urbaine.
Impact sur l’agriculture périurbaine : accès plus général des producteurs à la vente.
Impact sur les groupes d’acteurs et d’agents économiques : possible concurrence entre les différentes filières de distribution.
Illustration : utilisation de labels spécifiques.
• Politique locale et nationale de l’eau
Enjeux : arbitrage des besoins en eau.
Impact sur l’agriculture périurbaine : disponibilité de l’eau pour l’arrosage ; qualité.
Impact sur les groupes d’acteurs et d’agents économiques : coût de l’eau et profit des entreprises de distribution.
Illustration : disponibilité d’eau moins purifiée pour l’agriculture.
• Politique sociale et de l’immigration
Enjeux : régulation des besoins en main-d’œuvre.
Impact sur l’agriculture périurbaine : disponibilité de main-d’œuvre et, à terme, renouvellement des producteurs.
Impact sur les groupes d’acteurs et d’agents économiques : insertion de jeunes, protection contre la désinsertion sociale ; intégration des populations immigrées par le jardinage.
• Fiscalité locale
Enjeux : ressource des collectivités (patentes, taxes foncières).
Impact sur l’agriculture périurbaine : accroissement des charges.
Impact sur les groupes d’acteurs et d’agents économiques : politique d’organisation par le découpage administratif et le zonage.
• Voirie et travaux communaux
Enjeux : amélioration de la circulation dans la ville.
Impact sur l’agriculture périurbaine : fragmentation du territoire agricole rendant l’organisation du travail et l’accès plus difficiles ; aggravation de la pollution.
Impact sur les groupes d’acteurs et d’agents économiques : développement de conflits de circulation.
• Justice et police
Enjeux : prise au sérieux des plaintes des agriculteurs, par exemple concernant les vols.
Impact sur l’agriculture périurbaine : les déprédations se traduisent par des charges supplémentaires pour les producteurs, des pertes de récolte ou des coûts de remise en état.
La mise en œuvre de la planification
Une planification rénovée, conduite avec la participation de tous les acteurs, peut imposer le maintien de l’agriculture urbaine comme projet collectif et condition d’un développement urbain plus équitable. Les références sont encore limitées : les espaces agricoles sont rarement protégés en milieu urbain et cette protection passe par une prise de conscience des nouveaux enjeux de l’habitabilité urbaine.
L’agriculture dans la ville :
acteurs, enjeux et projets pour la ville
L’autonomie alimentaire
Responsable de la sécurité générale des citoyens, l’Etat doit mettre en place les conditions générales propres à une politique d’approvisionnement et de distribution alimentaires. Les bassins de production de proximité offrent plus de garanties que les importations ou les zones rurales éloignées, les systèmes logistiques risquant d’être déstabilisés lors de crises géopolitiques. En corollaire, surtout si la surface cultivable par habitant est faible (le seuil critique est de l’ordre de 0,3 ha par habitant), l’Etat doit élaborer des règles de protection de l’espace cultivé, qui s’imposent à tout le territoire, donc aux villes.
Ce problème de rareté se pose à l’échelle des villes : c’est en effet celle du territoire vécu par les habitants et aussi celle de la planification opératoire (voir la première partie). Compte tenu de la compétition entre projets de développement, il faut d’abord que l’Etat définisse des règles du jeu intransgressibles et qu’il dispose des moyens de faire respecter la loi.
Enfin, à l’échelle des ménages, l’approvisionnement alimentaire peut être assuré par le marché ou par l’autoconsommation. L’approvisionnement hors marché concerne soit des entités sociales autonomes (économie domaniale), soit des ménages qui ne disposent pas des ressources monétaires d’accès au marché. Ils sont donc amenés à produire leur propre consommation et ne peuvent le faire que s’ils disposent d’accès aux ressources ad hoc, en premier lieu la terre et l’eau. A cette échelle familiale, de nombreux pouvoirs politiques ont régulé l’accès à la terre des plus pauvres3 ; de telles mesures ont été prises en Asie de Sud-Est après la crise boursière de 1997.
La gestion des déchets urbains
Les déchets urbains ont trois destinations :
– le rejet pur et simple dans les espaces périurbains vides, terrestres (zones à faible peuplement ou zones spécialisées) et aquatiques (fleuves et mer pour les eaux brutes d’assainissement) ;
– le recyclage des déchets biologiques, utilisables dans l’agriculture, qui suppose le maintien de la sécurité des aliments. La composition complexe des déchets modernes rend plus difficile ce recyclage ;
– l’incinération après le tri et le traitement des eaux, qui sera sans doute de plus en plus pratiqué dans les pays développés, l’opinion publique acceptant de moins en moins le recyclage.
3. Jadis, en Europe de l’Ouest, avec les terrains communaux et le droit de vaine pâture, de glanage (après récolte des grains) et d’affouage (collecte de bois de chauffage), les pauvres de la communauté paroissiale avaient accès à ces ressources (Fleury, 2001).L’utilisation agricole des déchets urbains et des eaux usées exige une grande vigilance, comme l’a montré le grave accident de Santiago du Chili en 1989, où une épidémie de choléra s’était déclarée à partir de salades irriguées aux eaux usées (Fleury, 2001). C’est un contexte particulièrement favorable au développement de controverses à fondement idéologique, ce qui en rend l’approche plus difficile en planification : c’est ainsi que l’agriculture sur les champs d’épandage d’eaux usées est actuellement interdite dans presque toute l’Europe pour des raisons objectives (métaux lourds), mais aussi largement subjectives (manger des déchets!).
La sécurisation environnementale
Certaines formes d’agriculture, lorsqu’elles occasionnent des nuisances olfactives (élevages hors sol, petits élevages familiaux), altèrent fortement l’habitabilité. La pollution des sols engendre celle des eaux : la protection des ressources en eau, qui sont fréquemment des eaux de surface, est également importante.
Des exemples récents montrent les risques résultant de l’absence de contrôle de l’urbanisation des espaces agricoles : inondations et coulées de boues au Venezuela en 1999 (Fleury, 2001), pollution des ressources en eau par la croissance des favelas à São Paulo actuellement. Certains de ces environnements altèrent la qualité des produits, comme le voisinage d’axes routiers responsables de la dégradation de la qualité de l’air, notamment de pollution par le plomb des supercarburants (Fleury, 2001). La reconnaissance par le public et les acteurs des risques induits par ces relocalisations de l’agriculture est encore très limitée.
Les enjeux sociaux
La population urbaine est, par définition, diversifiée :
– du point de vue des revenus : on trouve en ville les revenus les plus élevés, souvent associés aux fonctions de direction politique et économique et parfois aux statuts traditionnels, mais aussi les plus bas, au sein du prolétariat ;
– du point de vue des activités : on y pratique des activités qui couvrent l’ensemble des secteurs secondaires et tertiaires, surtout importants dans les métropoles, le secteur primaire, dont l’agriculture, n’y est habituellement pas à sa place ;
– du point de vue de la légitimité de sa présence : la forte expansion urbaine contemporaine est surtout liée à l’immigration, généralement de paysans sans qualification autre qu’agricole : c’est le cas dans les pays développés, avec l’immigration mexicaine, aux Etats-Unis et au Canada, ou maghrébine, dans le sud de l’Europe, mais aussi dans les pays en développement — Guinéens au Sénégal, Burkinabés et Maliens en Côte d’Ivoire, Egyptiens, Syriens et Palestiniens au Liban (Fleury, 2001) ;
– du point de vue de son sentiment d’appartenance à la ville : chaque communaut&eacut
LE DELESTAGE EN COTE D'IVOIRE QUELLES PERSPECTIVES
À l'échelle mondiale, et en ce début de 21e siècle, la majeure partie de notre énergie (81 à 86% selon les auteurs) provient de sources épuisables : pétrole, gaz naturel, charbon et uranium pour les centrales nucléaires. Le reste (14 à 19%) vient de sources renouvelables : biomasse, hydraulique, etc… Une telle configuration fait du problème énergétique, une des thématiques les plus discutées dans la décennie actuelle.
S’intéresser à cette problématique énergétique, c'est ainsi entrer dans un monde non seulement multisectoriel et multidisciplinaire mais surtout éminemment conflictuel de par sa dimension géopolitique, car né des secousses survenues depuis l'après-guerre et son euphorie: deux chocs pétroliers, un accident nucléaire et le constat d'un réchauffement global de la planète dû à l'augmentation de l'effet de serre.
La Côte d’Ivoire à l’instar des pays africains ayant accédé à la souveraineté internationale dans les années 60, observe son année du cinquantenaire. Le président de la république à lancé le 31 janvier 2010, l’ouverture de l’année du Cinquantenaire.
Les 50 ans d’indépendance de la Côte d’ivoire resteront certainement gravés à jamais dans la mémoire des Ivoiriens et de tous ceux qui y habitent. Les idées festives ne manqueront pas. Le chorégraphe Georges Momboye organisera le 17 avril au stade Houphouët-Boigny, à Abidjan, un spectacle exceptionnel intitulé «Aujourd’hui, fruit d’hier; demain, souffle d’aujourd’hui ».
C’est dans cette dernière phrase que se concentre tout le paradoxe de ce pays. Comment « le souffle d’aujourd’hui pourra construire notre futur », lorsqu’on néglige les facteurs essentiels à l’indépendance, car un pays qui méprise le facteur énergétique dans son processus de développement est tout simplement hors-jeu.
Depuis le 2 février, la Côte d’Ivoire, pourtant exportatrice d’énergie électrique dans quelques pays voisins, s’est vue obligée de subir un programme de délestage de la distribution du courant électrique, suite à une énorme panne survenue sur les installations de la centrale thermique d’Azito, dans la commune de Yopougon.
L’IMPORTANCE DE L’ENERGIE DANS LE DEVELOPPEMENT
Pour saisir la place qu’occupe l’énergie dans tout développement, nous pouvons, à titre d’exemple, revisiter son apport dans la révolution industrielle.
La révolution industrielle, expression créée par Adolphe Blanqui désigne le processus historique du XIXe siècle qui se caractérise par le passage d'une société à dominante agraire et artisanale à une société commerciale et industrielle. Cette transformation a affecté profondément l’économie, la politique, la société et l’environnement du monde contemporain.
On sait par exemple que l'utilisation intensive du charbon, le perfectionnement des machines à vapeur et deux industries motrices (le textile et la métallurgie) constituent ensemble le cœur de la révolution industrielle anglaise.
En général, à l’énergie humaine ou animale, on substitue l’énergie de la machine. D’abord, à vapeur, la machine utilise le charbon de bois comme combustible, puis on découvre les propriétés de la houille, plus productive et abondante.
Le développement massif, perceptible à plus ou moins long terme, des nouvelles technologies de l'énergie (NTE) s'accompagnera de mutations importantes à plusieurs niveaux.
Au niveau industriel, la montée en puissance de la demande en équipements et les contraintes de réduction des coûts vont conférer aux industries concernées une nouvelle dimension qui se traduira par des investissements lourds et nombreux.
Au niveau social, le développement des industries et des services liés aux NTE induira l'apparition de nouveaux métiers et compétences, ce qui impliquera d'importants efforts d'information, de formation et de reconversion.
Les bienfaits de l’électrification des zones rurales ne sont plus à énumérer : une meilleure éducation, puisque les enfants ont de la lumière pour lire et étudier, de meilleurs établissements de santé, de meilleurs services de communication… et la liste pourrait encore s’allonger.
Pour résumer ce que l’énergie apporte au développement, disons simplement que l’énergie, c’est la vie. Elle permet aux êtres vivants de croître, de respirer, de se mouvoir et de se reproduire. Pour se développer, les sociétés humaines ont, au fil du temps, employé diverses formes d’énergie : musculaire (humaine et animale), eau, vent, bois, soleil, atome, pétrole…
Si l’énergie a été un préalable à la révolution industrielle, elle reste aujourd’hui un maillon essentiel au développement car comme le rappelle Fernand BRAUDEL, « Il n'y a jamais entre passé, même lointain et présent de discontinuité absolue, ou si l'on préfère de non contamination. Les expériences du passé ne cessent de se prolonger dans la vie présente ».
RETOUR SUR LES POLITIQUES ENERGETIQUES EN CÔTE D’IVOIRE
Platon nous laissait entendre que « le propre de la sagesse et de la vertu est de gouverner bien ; le propre de l’injustice et de l’ignorance est de gouverner mal ». Le président Houphouët-Boigny avait lui, résolu de prévoir car c’est aussi bien gouverner. Cet homme politique de premier plan, avait doté la Côte d’Ivoire de barrages hydroélectriques et de centrales pour la fourniture d’électricité. C’est ainsi qu’ont été construits les barrages d’Ayamé 1 (1959), Ayamé 2 (1965), Kossou (1972), Taabo (1979), Buyo (1980) et Fayé dans la région de San Pedro (1983). Et en 1984, la Centrale thermique de Vridi (212 MW) est inaugurée avec une turbine à gaz. En 1985, une autre turbine est ajoutée.
Le président Henri Konan Bédié, s’inscrivant dans cette dynamique inaugure une troisième turbine en 1997.
Mieux, dans le cadre du programme de développement durable de la Côte d'Ivoire, le gouvernement ivoirien décide de faire réaliser en 1997, la Centrale Thermique d'Azito pour les raisons principales suivantes : Répondre à la forte croissance de la demande d'énergie électrique en Côte d'Ivoire ; Utiliser le gaz naturel national dont les récentes découvertes assurent l'indépendance énergétique de la Côte d'Ivoire ; Faire de la Côte d'Ivoire la principale nation exportatrice d'électricité en Afrique de l'Ouest. Deux années plus tard, Henri Konan Bédié inaugure la centrale thermique d’Azito. La première turbine a été inaugurée en janvier 1999 et la seconde a été mise en service en février 2000. D'une puissance initiale de 300 MW et à terme de 450 MW la centrale d'AZITO était la plus puissante, la plus moderne et la plus performante d'Afrique de l'Ouest. Par sa technologie, elle fournit plus du tiers de l'électricité produite en Côte d'Ivoire et permet non seulement d'assurer son indépendance énergétique mais aussi d'exporter de l'électricité.
Ainsi, de 1997 à 2003, l'on a enregistré un taux de croissance annuelle moyen de production de 13,72%. Face à cette croissance alarmante du niveau de production pouvant conduire à terme à un épuisement précoce de la ressource et partant l'interruption également précoce de la production énergétique thermique, rien de sérieux n’a été fait.
En 2006, la production électrique d’origine hydraulique représentait 27% de la production totale. Sur 5 542 GWh produits, l’hydraulique a fourni 1 510 GWh (avec une puissance installée de 604 MW).
Six barrages fournissent l’électricité consommée: i) Buyo (50%), Taabo (30%), Ayamé (14%), Kossou (5%) et Fayé (1%). La Côte d’Ivoire était exportatrice nette d’électricité vers le Mali, le Burkina Faso, le Bénin et le Togo.
Mais le manque de clairvoyance des autorités actuelles a conduit le pays dans une situation inédite : le délestage dans un pays comme la Côte d’Ivoire. Pourquoi un tel délestage ? Il est dit du côté des voix autorisées que le système électrique national connaît en ce moment une diminution de sa capacité de production d’énergie électrique qui se traduit par des difficultés à satisfaire l’ensemble des besoins en électricité des populations.
En attendant le retour à une situation normale qui est prévue au mois de Mai 2010, l’Etat a engagé des actions pour réduire les effets du délestage sur les populations.
1. Le secteur de l’électricité a commencé à importer de l’énergie du Ghana pour environ 25 MW et ceci, en application du contrat d’échanges d’énergie qui existe entre nos deux pays. Rappelons qu’il fut un moment où les ivoiriens se moquaient du Cedi, la monnaie ghanéenne, pour sa faiblesse face au franc CFA. Cette dernière, la monnaie ivoirienne ne l’ a pas rendue indépendante sur le plan de l’énergie.
2. Des négociations sont en cours avec d’autres pays voisins en vue de conclure un contrat d’importation d’énergie pour environ 70 MW.
3. Une centrale thermique de location de 70 MW sera installée à Vridi pour accroître notre capacité de production.
Le coût financier de tous ces efforts consentis, s’élève à 35 milliards de francs CFA. C’est encore le contribuable ivoirien, qui paiera cette dette, par la faute de monsieur Léon Emmanuel Monnet, qui s’est enrichi illicitement à la tête du ministère des mines et de l’énergie. Souvenons-nous que monsieur Kouassi Bandaman Gilbert, l’ancien et tout puissant Directeur général des hydrocarbures a été limogé par le chef de l'Etat Laurent Gbagbo. Et cela pour sa mauvaise gestion. Lors de la formation du gouvernement SORO II, monsieur Léon-Emmanuel Monnet, ministre des Mines confronté au délestage et à la crise à la Société ivoirienne de raffinage (SIR) a été remercié, en cause sa très mauvaise gestion de ce secteur stratégique.
Après cette humiliation subie par le peuple ivoirien avec ce délestage sauvage, les ivoiriens ont droit à des explications et une justice. En clair, il faudra que le chef de l’Etat demande un audit sur la gestion calamiteuse du ministre Monnet. Depuis 1999, les ivoiriens souffrent et ils ne peuvent plus payer pour la faute de certains voleurs. Ce qu’on propose aux ivoiriens, c’est la fourniture d’information aux usagers sur le délestage afin qu’ils s’organisent au mieux. Ainsi, un site internet: www.delestage.gouv.ci sera opérationnel dès cette semaine prochaine. Ce dont les ivoiriens ont réellement besoin, c’est d’une gestion saine, équitable et transparente des affaires du pays. Le médecin après la mort, c’est ce qui est réservé aux les ivoiriens.
DES PERSPECTIVES INTERESSANTES POUR LES PAYS AFRICAINS
« Au lieu de se mobiliser autour de prédictions aléatoires sur le climat, nous ferions mieux de nous concentrer sur les problèmes futurs de l’énergie dont l’échéance est hélas inéluctable », avertit Claude Allègre.
Un secteur aussi stratégique que celui de l’électricité a été bradé à Bouygues. On peut citer celui de l’eau également. Deux secteurs stratégiques qui tiennent à la souveraineté du pays. D’ailleurs, les privatisations en série des secteurs de l'électricité et de l'eau en Afrique constituent un handicap à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement. En 1952, la Côte d’Ivoire a crée, la société Energie Electrique de Côte d’Ivoire (EECI), société d’économie mixte, pour assurer la production, le transport et la distribution de l’électricité sur le territoire national. En Octobre 1990, débute la privatisation du secteur de l’électricité avec l’entrée de la société privée Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE) à qui l’Etat de Côte d’Ivoire concède le service public de l’électricité. En Juillet 1994, on assiste à l’entrée du premier producteur indépendant d’électricité, la société privée Compagnie Ivoirienne de Production d’Electricité (CIPREL), propriétaire d’une centrale thermique installée à vridi.
Aujourd’hui, la privatisation de l’eau et de l’électricité dans les pays africains fait surtout l’affaire des compagnies multinationales installées en Europe, mais elle rend plus difficiles les conditions de vie des populations qui continuent de souffrir des pénuries d’eau et des délestages. Que faire devant la chute libre des conditions de vie des populations africaines ?
Les pays africains ont le devoir d’investir dans les énergies renouvelables, eux qui ont la chance d’avoir une biodiversité et les ressources naturelles fournies. Les pays africains peuvent investir dans les énergies renouvelables. En effet, il y a trois sources d’énergie renouvelable de natures très différentes et d’importances quantitatives extrêmement inégales : le soleil et tout ce qui en dérive, la géothermie naturelle et les marées. Tous les pays émergents ont compris la nécessité de l’énergie dans le développement. « Luz para todos » (l’électricité pour tous), voici le slogan lancé par le président Lula da Silva au Brésil. En Bolivie voisine, son homologue Evo Morales entend « transformer le pays en puissance industrielle ». Point commun aux deux dirigeants : ils comptent sur la puissance des eaux des plus grandes rivières amazoniennes pour assurer les besoins énergétiques croissants de leurs populations, et ce sans émission de gaz à effet de serre supplémentaire.
Pour relever le défi de l’énergie pour tous en Afrique, les énergies renouvelables vont jouer un rôle majeur en particulier le solaire thermique et photovoltaïque. Penser le Soleil comme une source d'approvisionnement énergétique inépuisable, dans des zones où l'ensoleillement est maximal, n'est que logique. L'Afrique doit au moins essayé, voire tout essayer. L'énergie photovoltaïque résulte de la transformation directe de la lumière du soleil en énergie électrique au moyen de cellules généralement à base de silicium. Pour obtenir une puissance suffisante, les cellules sont reliées entre elles et constituent le module ou panneau solaire.
En fonction de la puissance désirée, les panneaux eux-mêmes peuvent être assemblés pour constituer un champ photovoltaïque. Relié au récepteur sans autre élément, le panneau solaire fonctionne en fonction de la puissance d'ensoleillement. Elle est donc à son maximum lorsque le soleil est au zénith et nulle, la nuit.
Le Trans-Mediterranean Renewable Energy Cooperation (TREC) fait campagne pour une prise de conscience du potentiel de cette technologie et l’installation de centrales solaires dans le Sahara pour alimenter en électricité l’Afrique du nord et l’Europe. Il coûterait beaucoup plus cher de ne pas agir que d’investir massivement dans ces technologies propres. En tout cas, le Maroc s’est lancé dans la technologie solaire pour le bien-être de sa population surtout villageoise.
Avec son programme d’électrification rurale, l’Office National d’Electricité (ONE) apporte l’électricité à de plus en plus de villages éloignés. Dans les régions ou l’habitat est très dispersé, il est impossible d’atteindre chaque maison avec le réseau. Grâce au solaire, les habitants de ces régions bénéficient aussi du confort de l’électricité. Il s’agit d’un programme innovant, lancé par l’ONE, avec des spécialistes de l’énergie solaire, qui assurent non seulement la fourniture des équipements solaires mais aussi un vrai service de proximité dans la durée.
L’énergie solaire est sans aucun doute, une des pistes sérieuses, à la portée des africains, s’ils veulent leur indépendance énergétique.
Dieu nous aide à saisir le sens du mot indépendance !
Dieu bénisse la Côte d’voire et l’Afrique !
OUATTARA OUMAR
Etudiant en 3ème Année – Licence
Droit – publique à l’Université de Bouaké – Abidjan
BP : 557 cidex 03 Abidjan
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